CCXIII NUIT.

Sire, Bostane traita le malheureux prince Assad aussi cruellement qu’elle l’avait déjà fait dans sa première détention. Les lamentations, les plaintes, les instantes prières d’Assad, qui la suppliait de l’épargner, jointes à ses larmes, furent si vives que Bostane ne put s’empêcher d’en être attendrie et de verser des larmes avec lui. « Seigneur, lui dit-elle en lui recouvrant les épaules, je vous demande mille pardons de la cruauté avec laquelle je vous ai traité ci-devant, et dont je viens de vous faire sentir encore des effets. Jusqu’à présent je n’ai pu désobéir à un père injustement animé contre vous et acharné à votre perte ; mais enfin je déteste et j’abhorre cette barbarie. Consolez-vous, vos maux sont finis, et je vais tâcher de réparer tous mes crimes, dont je connais l’énormité, par de meilleurs traitements. Vous m’avez regardée jusqu’aujourd’hui comme une infidèle, regardez-moi présentement comme une musulmane. J’ai déjà quelque instruction qu’une esclave de votre religion, qui me sert, m’a donnée. J’espère que vous voudrez bien achever ce qu’elle a commencé. Pour vous marquer ma bonne intention, je demande pardon au vrai Dieu de toutes mes offenses, par les mauvais traitements que je vous ai faits, et j’ai confiance qu’il me fera trouver le moyen de vous mettre dans une entière liberté. »

Ce discours fut d’une grande consolation au prince Assad. Il rendit des actions de grâces à Dieu de ce qu’il avait touché le cœur de Bostane, et après qu’il l’eut bien remerciée des bons sentiments où elle était pour lui, iln’oublia rien pour l’y confirmer, non-seulement en achevant de l’instruire de la religion musulmane, mais même en lui faisant le récit de son histoire, et de toutes ses disgrâces dans le haut rang de sa naissance. Quand il fut entièrement assuré de sa fermeté dans la bonne résolution qu’elle avait prise, il lui demanda comment elle ferait pour empêcher que sa sœur Cavame n’en eût connaissance et ne vînt le maltraiter à son tour. « Que cela ne vous chagrine pas, reprit Bostane ; je saurai bien faire en sorte qu’elle ne se mêle plus de vous voir. »

En effet, Bostane sut toujours prévenir Cavame toutes les fois qu’elle voulait descendre au cachot. Elle voyait cependant fort souvent le prince Assad, et au lieu de ne lui porter que du pain et de l’eau, elle lui portait du vin et de bons mets, qu’elle faisait préparer par douze esclaves musulmanes qui la servaient. Elle mangeait même de temps en temps avec lui, et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour le consoler.

Quelques jours après, Bostane était à la porte de la maison, lorsqu’elle entendit un crieur public qui publiait quelque chose. Comme elle n’entendait pas ce que c’était, à cause que le crieur était trop éloigné, et qu’il approchait pour passer devant la maison, elle rentra, et en tenant la porte à demi ouverte, elle vit qu’il marchait devant le grand vizir Amgiad, frère du prince Assad, accompagné de plusieurs officiers et de quantité de ses gens qui marchaient devant et après lui.

Le crieur n’était plus qu’à quelques pas de la porte, lorsqu’il répéta ce cri à haute voix : « L’excellent et l’illustre grand vizir, que voici en personne, cherche son cher frère, qui s’est séparé d’avec lui il y a plus d’un an. Il est fait de telle et telle manière. Si quelqu’un le garde chez soi ou sait où il est, son excellence commande qu’il ait à le lui amener ou à lui en donner avis, avec promesse de le bien récompenser. Si quelqu’un le cache et qu’on le découvre, son excellence déclare qu’elle le punira de mort, lui, sa femme, ses enfants et toute sa famille, et fera raser sa maison. »

Bostane n’eut pas plutôt entendu ces paroles, qu’elle ferma la porte au plus vite, et alla trouver Assad dans le cachot. « Prince, lui dit-elle avec joie, vous êtes à la fin de vos malheurs : suivez-moi et venez promptement. » Assad, qu’elle avait ôté de la chaîne dès le premier jour qu’il avait été ramené dans le cachot, la suivit jusque dans la rue, où elle cria ; « Le voici ! le voici ! »

Le grand vizir, qui n’était pas encore éloigné, se retourna. Assad le reconnut pour son frère, courut à lui et l’embrassa. Amgiad, qui le reconnut aussi d’abord, l’embrassa de même très-étroitement, le fit monter sur le cheval d’un de ses officiers, qui mit pied à terre, et le mena au palais en triomphe, où il le présenta au roi, qui le fit un de ses vizirs.

Bostane, qui n’avait pas voulu rentrer chez son père, dont la maison fut rasée dès le même jour, et qui n’avait pas perdu le prince Assad de vue jusqu’au palais, fut envoyée à l’appartement de la reine. Le vieillard son père et Behram, amenés devant le roi, avec leurs familles, furent condamnés à avoir la tête tranchée. Ils se jetèrent à ses pieds et implorèrent sa clémence. « Il n’y a pas de grâce pour vous, reprit le roi, que vous ne renonciez à l’adoration du feu et que vous n’embrassiez la religion musulmane. » Ils sauvèrent leur vie en prenant ce parti, de même que Cavame, sœur de Bostane, et leurs familles.

En considération de ce que Behram s’était fait musulman, Amgiad, qui voulut le récompenser aussi de la perte qu’il avait faite avant de mériter sa grâce, le fit un de ses principaux officiers et le logea chez lui. Behram, informé en peu de jours de l’histoire d’Amgiad, son bienfaiteur, et d’Assad, son frère, leur proposa de faire équiper un vaisseau et de les remener au roi Camaralzaman, leur père. « Apparemment, leur dit-il, qu’il a reconnu votre innocence et qu’il désire impatiemment de vous revoir. Si cela n’est pas, il ne sera pas difficile de la lui faire reconnaître avant de se débarquer ; et s’il demeure dans son injuste prévention, vous n’aurez que la peine de revenir. »

Les deux frères acceptèrent l’offre de Behram ; ils parlèrent de leur dessein au roi, qui l’approuva, et donnèrent ordre à l’équipement d’un vaisseau. Behram s’y employa avec toute la diligence possible, et quand il fut prêt de mettre à la voile, les princes allèrent prendre congé du roi un matin, avant d’aller s’embarquer. Dans le temps qu’ils faisaient leurs compliments et qu’ils remerciaient le roi de ses bontés, on entendit un grand tumulte par toute la ville, et en même temps un officier vint annoncer qu’une grande armée s’approchait et que personne ne savait quelle armée c’était.

Dans l’alarme que cette fâcheuse nouvelle donna au roi, Amgiad prit la parole : « Sire, lui dit-il, quoique je vienne de remettre entre les mains de Votre Majesté la dignité de son premier ministre dont elle m’avait honoré, je suis prêt néanmoins de lui rendre encore service, et je la supplie de vouloir bien que j’aille voir qui est cet ennemi qui vient vous attaquer dans votre capitale, sans vous avoir déclaré la guerre auparavant. » Le roi l’en pria, et il partit sur-le-champ avec peu de suite.

Le prince Amgiad ne fut pas longtemps à découvrir l’armée, qui lui parut puissante et qui avançait toujours. Les avant-coureurs, qui avaient leurs ordres, le reçurent favorablement et le menèrent devant une princesse, qui s’arrêta avec toute son armée pour lui parler. Le prince Amgiad lui fit une profonde révérence et lui demanda si elle venait comme amie ou comme ennemie, et, si elle venait comme ennemie, quel sujet de plainte elle avait contre le roi son maître.

« Je viens comme amie, répondit la princesse, et je n’ai aucun sujet de mécontentement contre le roi des mages. Ses états et les miens sont situés d’une manière qu’il est difficile que nous puissions avoir aucun démêlé ensemble. Je viens seulement demander un esclave nommé Assad, qui m’a été enlevé par un capitaine de cette ville qui s’appelle Behram, le plus insolent de tous les hommes, et j’espère que votre roi me fera justice quand il saura que je suis Margiane.

« – Puissante reine, reprit le prince Amgiad, je suis le frère de cet esclave que vous cherchez avec tant de peine. Je l’avais perdu et je l’ai retrouvé. Venez, je vous le livrerai moi-même, et j’aurai l’honneur de vous entretenir de tout le reste : le roi mon maître sera ravi de vous voir. »

Pendant que l’armée de la reine Margiane campa au même endroit par son ordre, le prince Amgiad l’accompagna jusque dans la ville et jusqu’au palais, où il la présenta au roi ; et après que le roi l’eut reçue comme elle le méritait, le prince Assad, qui était présent et qui l’avait reconnue dès qu’elle avait paru, lui fit son compliment. Elle lui témoignait la joie qu’elle avait de le revoir, lorsqu’on vint apprendre au roi qu’une armée plus formidable que la première paraissait d’un autre côté de la ville.

Le roi des mages, épouvanté plus que la première fois de l’arrivée d’une seconde armée plus nombreuse que la première, comme il en jugeait lui-même par les nuages de poussière qu’elle excitait à son approche et qui couvraient déjà le ciel : « Amgiad, s’écria-t-il, où en sommes-nous ? Voilà une nouvelle armée qui va nous accabler. »

Amgiad comprit l’intention du roi, il monta à cheval et courut à toute bride au-devant de cette nouvelle armée. Il demanda aux premiers qu’il rencontra à parler à celui qui la commandait, et on le conduisit devant un roi qu’il reconnut à la couronne qu’il portait sur la tête. De si loin qu’il l’aperçut, il mit pied à terre, et lorsqu’il fut près de lui, après qu’il se fut jeté la face en terre, il lui demanda ce qu’il souhaitait du roi son maître.

« Je m’appelle Gaïour, reprit le roi, et suis roi de la Chine. Le désir d’apprendre des nouvelles d’une fille nommée Badoure, que j’ai mariée depuis plusieurs années au prince Camaralzaman, fils du roi Schahzaman, roi des îles des Enfants de Khaledan, m’a obligé de sortir de mes états. J’avais permis à ce prince d’aller voir le roi son père, à la charge de venir me revoir d’année en année avec ma fille ; depuis tant de temps, cependant, je n’en ai pas entendu parler. Votre roi obligerait un père affligé de lui apprendre ce qu’il en peut savoir. »

Le prince Amgiad, qui reconnut le roi son grand-père à ce discours, lui baisa la main avec tendresse, et en lui répondant : « Sire, Votre Majesté pardonnera cette liberté quand elle saura que je la prends pour lui rendre mes respects comme à mon grand-père. Je suis fils de Camaralzaman, aujourd’hui roi de l’île d’Ébène, et de la reine Badoure, dont elle est en peine, et je ne doute pas qu’ils ne soient en parfaite santé dans leur royaume. »

Le roi de la Chine, ravi de voir son petit-fils, l’embrassa aussitôt très-tendrement, et cette rencontre si heureuse et si peu attendue leur tira des larmes de part et d’autre. Sur la demande qu’il fit au prince Amgiad du sujet qui l’avait amené dans ce pays étranger, le prince lui raconta toute son histoire et celle du prince Assad, son frère. Quand il eut achevé : « Mon fils, reprit le roi de la Chine, il n’est pas juste que des princes innocents comme vous soient maltraités plus longtemps. Consolez-vous, je vous remènerai, vous et votre frère, et je ferai votre paix. Retournez, et faites part de mon arrivée à votre frère. »

Pendant que le roi de la Chine campa à l’endroit où le prince Amgiad l’avait trouvé, le prince Amgiad retourna rendre réponse au roi des mages, qui l’attendait avec grande impatience. Le roi fut extrêmement surpris d’apprendre qu’un roi aussi puissant que celui de la Chine eût entrepris un voyage si long et si pénible, excité par le désir de voir sa fille, et qu’il fût si près de sa capitale. Il donna aussitôt les ordres pour le bien régaler et se mit en état d’aller le recevoir.

Dans cet intervalle, on vit paraître une grande poussière d’un autre côté de la ville, et l’on apprit bientôt que c’était une troisième armée qui arrivait. Cela obligea le roi de demeurer et de prier le prince Amgiad d’aller voir encore ce qu’elle demandait.

Amgiad partit, et le prince Assad l’accompagna cette fois. Ils trouvèrent que c’était l’armée de Camaralzaman, leur père, qui venait les chercher. Il avait donné des marques d’une si grande douleur de les avoir perdus, que l’émir Giondar à la fin lui avait déclaré de quelle manière il leur avait conservé la vie ; ce qui l’avait fait résoudre de les aller chercher en quelque pays qu’ils fussent.

Ce père affligé embrassa les deux princes avec des ruisseaux de larmes de joie, qui terminèrent agréablement les larmes d’affliction qu’il versait depuis si longtemps. Les princes ne lui eurent pas plutôt appris que le roi de la Chine, son beau-père, venait d’arriver aussi le même jour, qu’il se détacha avec eux et avec peu de suite et alla le voir en son camp. Ils n’avaient pas fait beaucoup de chemin qu’ils aperçurent une quatrième armée qui s’avançait en bel ordre, et paraissait venir du côté de Perse.

Camaralzaman dit aux princes ses fils d’aller voir quelle armée c’était, et qu’il les attendrait. Ils partirent aussitôt, et à leur arrivée ils furent présentés au roi à qui l’armée appartenait. Après l’avoir salué profondément, ils lui demandèrent à quel dessein il s’était approché si près de la capitale du roi des mages.

Le vizir, qui était présent, prit la parole. « Le roi à qui vous venez de parler, leur dit-il, est Schahzaman, roi des îles des Enfants de Khaledan, qui voyage depuis longtemps dans l’équipage que vous voyez, en cherchant le prince Camaralzaman, son fils, qui est sorti de ses états il y a de longues années. Si vous en savez quelques nouvelles, vous lui ferez le plus grand plaisir du monde de l’en informer. »

Les princes ne répondirent autre chose sinon qu’ils apporteraient la réponse dans peu de temps, et ils revinrent à toute bride annoncer à Camaralzaman que la dernière armée qui venait d’arriver était celle du roi Schahzaman, et que ce roi, son père, y était en personne.

L’étonnement, la surprise, la joie, la douleur d’avoir abandonné le roi son père, sans prendre congé de lui, firent un si puissant effet sur l’esprit du roi Camaralzaman, qu’il tomba évanoui dès qu’il eut appris qu’il était si près de lui ; il revint à la fin par l’empressement des princes Amgiad et Assad à le soulager, et lorsqu’il se sentit assez de forces, il alla se jeter aux pieds du roi Schahzaman.

De longtemps il ne s’était vu une entrevue si tendre entre un père et unfils. Schahzaman se plaignit obligeamment au roi Camaralzaman de l’insensibilité qu’il avait eue en s’éloignant de lui d’une manière si cruelle, et Camaralzaman lui témoigna un véritable regret de la faute que l’amour lui avait fait commettre.

Les trois rois et la reine Margiane demeurèrent trois jours à la cour du roi des Mages, qui les régala magnifiquement. Ces trois jours furent aussi très-remarquables par le mariage du prince Assad avec la reine Margiane, et du prince Amgiad avec Bostane, en considération du service qu’elle avait rendu au prince Assad. Les trois rois enfin, et la reine Margiane, avec Assad son époux, se retirèrent chacun dans leur royaume. Pour ce qui est d’Amgiad, le roi des mages, qui l’avait pris en affection et qui était déjà fort âgé, lui mit la couronne sur la tête, et Amgiad mit toute son application à détruire le culte du feu et à établir la religion musulmane dans ses états.

HISTOIRE DE SINDBAD LE MARIN.#id___RefHeading___Toc136962324

Sire, sous le règne de ce même calife Haroun Alraschid dont je viens de parler, il y avait à Bagdad un pauvre porteur qui se nommait Hindbad. Un jour qu’il faisait une chaleur excessive, il portait une charge très-pesante d’une extrémité de la ville à une autre. Comme il était fort fatigué du chemin qu’il avait déjà fait et qu’il lui en restait encore beaucoup à faire, il arriva dans une rue où régnait un doux zéphyr et dont le pavé était arrosé d’eau de rose. Ne pouvant désirer un lieu plus favorable pour se reposer et reprendre de nouvelles forces, il posa sa charge à terre et s’assit dessus auprès d’une grande maison.

Il se sut bientôt très-bon gré de s’être arrêté en cet endroit, car son odorat fut agréablement frappé d’un parfum exquis de bois d’aloès et de pastilles qui sortait par les fenêtres de cet hôtel, et qui, se mêlant avec l’odeur de l’eau de rose, achevait d’embaumer l’air. Outre cela, il ouït en dedans un concert de divers instruments, accompagnés du ramage harmonieux d’un grand nombre de rossignols et d’autres oiseaux particuliers au climat de Bagdad. Cette gracieuse mélodie et la fumée de plusieurs sortes de viandes qui se faisaient sentir, lui firent juger qu’il y avait là quelque festin, et qu’on s’y réjouissait. Il voulut savoir qui demeurait en cette maison, qu’il ne connaissait pas bien, parce qu’il n’avait pas eu occasion de passer souvent par cette rue. Pour satisfaire sa curiosité, il s’approcha de quelques domestiques, qu’il vit à la porte, magnifiquement habillés, et demanda à l’un d’entre eux comment s’appelait le maître de cet hôtel. « Hé quoi ! lui répondit le domestique, vous demeurez à Bagdad, et vous ignorez que c’est ici la demeure du seigneur Sindbad le marin, de ce fameux voyageur qui a parcouru toutes les mers que le soleil éclaire ? » Le porteur, qui avait ouï parler des richesses de Sindbad, ne put s’empêcher de porter envie à un homme dont la condition lui paraissait aussi heureuse qu’il trouvait la sienne déplorable. L’esprit aigri par ses réflexions, il leva les yeux au ciel, et dit assez haut pour être entendu : « Puissant créateur de toutes choses, considérez la différence qu’il y a entre Sindbad et moi : je souffre tous les jours mille fatigues et mille maux, et j’ai bien de la peine à me nourrir, moi et ma famille de mauvais pain d’orge, pendant que l’heureux Sindbad dépense avec profusion d’immenses richesses et mène une vie pleine de délices. Qu’a-t-il fait pour obtenir de vous une destinée si agréable ? Qu’ai-je fait pour en mériter une si rigoureuse ? » En achevant ces paroles, il frappa du pied contre terre comme un homme entièrement possédé de sa douleur et de son désespoir.

Il était encore occupé de ses tristes pensées, lorsqu’il vit sortir de l’hôtel un valet qui vint à lui et qui, le prenant par le bras, lui dit : « Venez, suivez-moi ; le seigneur Sindbad, mon maître, veut vous parler. » Le jour qui parut en cet endroit, empêcha Scheherazade de continuer cette histoire ; mais elle la reprit ainsi le lendemain :

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