Lul de Faltenin

A Louis de Gonzague Frick

Sirènes j'ai rampé vers vos

Grottes tiriez aux mers la langue

En dansant devant leurs chevaux

Puis battiez de vos ailes d'anges

Et j'écoutais ces chœurs rivaux

Une arme ô ma tête inquiète

J'agite un feuillage défleuri

Pour écarter l'haleine tiède

Qu'exhalent contre mes grands cris

Vos terribles bouches muettes

Il y a là-bas la merveille

Au prix d'elle que valez-vous

Le sang jaillit de mes otelles

A mon aspect et je l'avoue

Le meurtre de mon double orgueil

Si les bateliers ont ramé

Loin des lèvres à fleur de l'onde

Mille et mille animaux charmés

Flairent la route à la rencontre

De mes blessures bien-aimées

Leurs yeux étoiles bestiales

Eclairent ma compassion

Qu'importe sagesse égale

Celle des constellations

Car c'est moi seul nuit qui t'étoile

Sirènes enfin je descends

Dans une grotte avide J'aime

Vos yeux Les degrés sont glissants

Au loin que vous devenez naines

N'attirez plus aucun passant

Dans l'attentive et bien-apprise

J'ai vu feuilloler nos forêts

Mer le soleil se gargarise

Où les matelots désiraient

Que vergues et mâts reverdissent

Je descends et le firmament

S'est changé très vite en méduse

Puisque je flambe atrocement

Que mes bras seuls sont les excuses

Et les torches de mon tourment

Oiseaux tiriez aux mers la langue

Le soleil d'hier m'a rejoint

Les otelles nous ensanglantent

Dans le nid des Sirènes loin

Du troupeau d'étoiles oblongues

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