Les femmes

Dans la maison du vigneron les femmes cousent

Lenchen remplis le poêle et mets l'eau du café

Dessus – Le chat s'étire après s'être chauffé

- Gertrude et son voisin Martin enfin s'épousent

Le rossignol aveugle essaya de chanter

Mais l'effraie ululant il trembla dans sa cage

Ce cyprès là-bas a l'air du pape en voyage

Sous la neige – Le facteur vient de s'arrêter

Pour causer avec le nouveau maître d'école

- Cet hiver est très froid le vin sera très bon

- Le sacristain sourd et boiteux est moribond

- La fille du vieux bourgmestre brode une étole

Pour la fête du curé La forêt là-bas

Grâce au vent chantait à voix grave de grand orgue

Le songe Herr Traum survint avec sa sœur Frau Sorge

Kaethi tu n'as bien raccommodé ces bas

- Apporte le café le beurre et les tartines

La marmelade le saindoux un pot de lait

- Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît

- On dirait que le vent dit des phrases latines

- Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît

- Lotte es-tu triste O petit cœur – Je crois qu'elle aime

- Dieu garde – Pour ma part je n'aime que moi-même

- Chut A présent grand-mère dit son chapelet

- Il me faut du sucre candi Leni je tousse

- Pierre mène son furet chasser les lapins

Le vent faisait danser en rond tous les sapins

Lotte l'amour rend triste – Ilse la vie est douce

La nuit tombait Les vignobles aux ceps tordus

Devenaient dans l'obscurité des ossuaires

En neige et repliés gisaient là des suaires

Et des chiens aboyaient aux passants morfondus

Il est mort écoutez La cloche de l'église

Sonnait tout doucement la mort du sacristain

Lise il faut attiser le poêle qui s'éteint

Les femmes se signaient dans la nuit indécise

Septembre 1901 – mai 1902

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