UN PEU D’AUBE

Voici le long sommeil blêmir…

Ton geste vaguement implore

La bonté trouble de l’aurore

Et l’innocence de dormir…

Ton âme est encore noyée

Dans la tiède douceur d’hier,

Tu sens faiblement que ta chair

Ouvre ses ailes repliées…

Dans la réalité du jour,

Très vaillante, tu t’es dressée,

Les yeux pleurants, martyrisée,

Comme une étoile dans le jour.

L’aube de promesse et de crainte

Est en argent sur l’oreiller,

Elle voudrait t’émerveiller

Et consoler la lampe éteinte.

Puis levée, et les doigts amis

Comme le froid est plein de haine,

Tu recouvres du drap de laine

La douce place où tu dormis…