VIII

Ces beaux et grands navires, imperceptiblement balancés (dandinés) sur les eaux tranquilles, ces robustes navires, à l’air désœuvré et nostalgique, ne nous disent-ils pas dans une langue muette : Quand partons-nous pour le bonheur ?

Ne pas oublier dans le drame le côté merveilleux, la sorcellerie et le romanesque.

Les milieux, les atmosphères, dont tout un récit doit être trempé. (Voir Usher et en référer aux sensations profondes du hachisch et de l’opium).

Y a-t-il des folies mathématiques et des fous qui pensent que deux et deux fassent trois ? En d’autres termes, – l’hallucination peut-elle, si ces mots ne hurlent pas, envahir les choses de pur raisonnement ? Si, quand un homme prend l’habitude de la paresse, de la rêverie, de la fainéantise, au point de renvoyer sans cesse au lendemain la chose importante, un autre homme le réveillait un matin à grands coups de fouet et le fouettait sans pitié jusqu’à ce que, ne pouvant travailler par plaisir, celui-ci travaillât par peur, cet homme, – le fouetteur, – ne serait-il pas vraiment son ami, son bienfaiteur ? D’ailleurs on peut affirmer que le plaisir viendrait après, à bien plus juste titre qu’on ne dit : l’amour vient après le mariage.

De même en politique, le vrai saint est celui qui fouette et tue le peuple pour le bien du peuple.

Mardi 13 mai 1856.

Prendre des exemplaires à Michel.

Écrire à Mann,

à [Willis]

à Maria Clemm.

Envoyer chez Mad. Dumay savoir si Mirès…..

Ce qui n’est pas légèrement difforme a l’air insensible : – d’où il suit que l’irrégularité, c’est-à-dire l’inattendu, la surprise, l’étonnement sont une partie essentielle et la caractéristique de la beauté.

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