IV. – À Théodore de Banville

Vous avez empoigné les crins de la Déesse

Avec un tel poignet, qu’on vous eût pris, à voir

Et cet air de maîtrise et ce beau nonchaloir,

Pour un jeune ruffian terrassant sa maîtresse.

L’œil clair et plein du feu de la précocité,

Vous avez prélassé votre orgueil d’architecte

Dans des constructions dont l’audace correcte

Fait voir quelle sera votre maturité.

Poète, notre sang nous fuit par chaque pore,

Est-ce que par hasard la robe de Centaure,

Qui changeait toute veine en funèbre ruisseau,

Était teinte trois fois dans les laves subtiles

De ces vindicatifs et monstrueux reptiles

Que le petit Hercule étranglait au berceau ?

Share on Twitter Share on Facebook