CXVIII

D'AUTRE part voici un païen, Valdabron : il avait armé chevalier [ ?] le roi Marsile. Il est seigneur sur mer de quatre cents dromonts ; pas un marinier qui ne se réclame de lui. Il avait pris Jérusalem par traîtrise, et violé le temple de Salomon, et devant les fonts tué le patriarche. C'est lui qui, ayant reçu le serment du comte Ganelon, lui avait donné son épée et mille mangons. Il monte le cheval qu'il appelle Gramimond : un faucon est moins rapide. Il l'éperonne bien des éperons aigus et va frapper Samson, le riche duc. Il lui brise l'écu, lui rompt le haubert, lui met au corps les pans de son enseigne, à pleine hampe le désarçonne et l'abat mort : « Frappez, païens, car nous le vaincrons très bien ! » Les Français disent : « Dieu ! quel deuil d'un tel baron ! »

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