V Le justicier peut venir

Quelques instants après que l’ancien meunier des Sablons eut disparu, laissant son fils sous l’une des impressions les plus formidables qui puissent bouleverser un être humain, un léger coup, frappé contre la porte du grenier, fit tressaillir Robert Kerjean.

En même temps, une voix qui cherchait à se faire très persuasive et très tendre, s’élevait, disant :

– Mon petit Mora, je ne t’en veux pas d’avoir été aussi brutal envers moi… ni même de ce que tu as dit tout à l’heure à ton père. Car, j’ai tout entendu.

– Eh bien ? répliquait durement Moralès, qui, les bras croisés sur la poitrine, écoutait, d’un air farouche, implacable, les paroles de sa maîtresse.

Celle-ci poursuivait, de plus en plus douce, enveloppante :

– Écoute-moi, je t’en prie… Tu sais bien que je t’aime et que c’est ton bonheur autant que le mien que j’ai voulu réaliser.

– Inutile de m’en dire davantage.

– Pourquoi ?

– Parce que, maintenant, je vois clair en ton jeu, clair en moi-même. Tu ne m’as jamais aimé.

– Mora…

– Non, tu ne t’es donnée à moi que pour m’imposer ta volonté… afin de te servir de moi pour exécuter les crimes que tu imaginais et pour pouvoir, si nous étions arrêtés, faire tout retomber sur moi.

– Comme tu es injuste !

– En voilà assez !

– Je ne te demande qu’une chose : laisse-moi partir.

– Jamais !…

– Mora !… Mora ! suppliait l’aventurière avec des sanglots vrais ou factices… C’est mal, c’est lâche, ce que tu fais là… songe qu’il y a quelques heures à peine, tu me tenais encore dans tes bras… tu te grisais de mes baisers… tu me jurais que tu étais prêt à tout sacrifier, à mourir au besoin pour moi.

– J’étais fou !

– Ouvre-moi… je t’en conjure… Ne me livre pas, toi, mon amant… toi que j’aime.

– Allons donc !

– Oui, que j’aime encore… puisque je suis toujours prête à m’enfuir avec toi… toi, mon amant… Ne me livre pas à ce justicier mystérieux dont nous a menacés ton père !

Et comme Moralès, fort de son repentir récent et décidé à étouffer en lui à tout jamais la passion qui l’avait entraîné si bas, gardait un silence glacial et méprisant, Diana Monti, frappant contre la porte, continuait à implorer :

– Ouvre-moi, je t’en supplie !… Non, ce n’est pas possible que tu me trahisses ainsi… Ces gens sont capables de me tuer… C’est affreux… Puisque je te jure que je ne ferai aucun mal à cette femme… Je n’ai plus qu’un désir : m’en aller… loin, très loin, avec toi… si tu le veux… avec toi seul… Pitié, pour ton amie… pour la femme que tu as adorée… que tu adores encore… car je le sens, je le devine, tu es encore et tu seras toujours à moi… Tu n’oses pas m’ouvrir… parce que tu as peur que je ne te ressaisisse… Tu trembles à la pensée que, devant mes larmes, tu risquerais de t’attendrir et de manquer au serment que vient de t’arracher ton père… Et quand cela serait, mon pauvre Mora ?… En me sauvant, ne serait-ce pas te sauver toi-même ? En effet, réfléchis… Quelle sera désormais ta vie ?

« Tu devras te cacher… t’expatrier, ou tu seras obligé de te livrer toi-même à la justice. Tu veux donc te faire arrêter, passer les plus belles années de ton existence entre les quatre murs d’une prison, ou t’en aller mourir dans quelque colonie malsaine… loin de tout… loin de moi… qui, à mon tour, suis prête à me sacrifier entièrement à ton bonheur ? Mora, Mora, non, il n’est pas possible que tu ne m’entendes pas ; que tu restes insensible à mes prières. Nous avons quelque argent devant nous… et nous pouvons encore tirer gros parti de la lettre du baron de Birargues… dix, vingt, cinquante mille francs peut-être… Avec cela nous partirons pour l’étranger… Nous sommes intelligents… Nous travaillerons… Tu veux redevenir honnête ?… Eh bien, je le veux, moi aussi… car je le reconnais à présent, c’est toi qui as raison…

« Va, en quelques minutes, je viens de réfléchir cruellement, sagement. Il s’est produit un grand changement en moi… Je reconnais que j’ai eu tort d’être si ambitieuse… Les millions de Favraut m’avaient rendue folle. Mais maintenant, tout m’est égal ! pourvu que tu me restes… pourvu que nous soyons libres tous deux, oui, libres de nous aimer, en refaisant notre vie.

« Mora, Mora… mon ami… mon amant…

Et comme le fils de Kerjean s’obstinait dans son silence, l’aventurière s’écria avec un accent vraiment désespéré :

– Tu ne me réponds même pas… C’est épouvantable !

Et Moralès qui s’était éloigné de la porte, tant il craignait que repris, subjugué, vaincu par la voix fascinatrice, il ne lui vînt la tentation affreuse de délivrer Diana, entendit le bruit que fait un corps en se laissant choir lourdement sur le plancher…

Comme des cris étouffés, accompagnés de plaintes douloureuses, s’élevaient du grenier, Moralès s’éloigna encore, se bouchant les oreilles pour tâcher de ne plus entendre… car il avait compris que sa passion n’était pas tout à fait morte et que s’il cédait à sa maîtresse, s’il la revoyait ne fût-ce que quelques secondes, il était irrémédiablement perdu…

Malgré cela il se sentait remué en entendant ces sanglots de navrance qui se faisaient de plus en plus désespérants et de plus en plus faibles ; mais il s’efforça d’absorber entièrement sa pensée en cette jeune femme, en la fille du banquier Favraut, comme il l’appelait, et qui, dans la chambre abandonnée du vieux moulin, étendue sur ce banc… toujours immobile… ses cheveux dénoués autour de sa tête de madone endormie, semblait déjà ne plus appartenir à la terre.

Alors, une crainte terrible angoissa soudain cette âme nouvellement régénérée, se traduisant par ces mots tombant lentement de ses lèvres fiévreuses, tremblantes :

– Si elle était morte ?

Et tout de suite, il songea :

– Autant que Diana j’aurais contribué à l’assassiner !

Comprenant mieux encore toute l’étendue de sa lâcheté, il se rapprocha de Jacqueline… n’osant pas la toucher… tant il avait peur de sentir une main glacée… mais cherchant à voir si elle respirait… guettant avec avidité le moindre souffle qui s’exhalerait de ses lèvres…

Ah ! que n’eût-il donné pour qu’elle rouvrît les yeux… pour qu’il pût lui dire le premier :

– Rassurez-vous, je ne vous veux plus aucun mal… c’est moi au contraire qui vous protège et qui vous garde !

Mais rien… aucun signe de vie…

La prostration… complète… absolue… le néant peut-être.

Alors, incapable de maîtriser la douleur que lui causaient ses remords tardifs et sa honte de lui-même, Robert Kerjean se laissa tomber à genoux auprès de Jacqueline.

Puis, s’enhardissant, il saisit doucement la main de la jeune femme et la garda dans les siennes.

Bientôt, il lui sembla qu’elle se réchauffait. C’était donc que le sang n’avait pas cessé de circuler tout à fait dans ce pauvre corps pantelant et inanimé…

N’était-ce pas une illusion ?…

Non. Car Moralès sentit bientôt quelques pulsations, légères, intermittentes…

Elle était donc vivante… vivante… On pourrait donc chercher à la sauver… on la sauverait.

Et ce malheureux… ce dévoyé… qui, bien dirigé, eût fait un brave garçon, un honnête homme, sentit son cœur s’attendrir à la première joie vraiment pure, qui, depuis son enfance, avait fait battre son cœur…

Avec une sorte de ferveur, il goûta la douceur d’une rénovation tardive, mais possible… Il se crut, il se vit sauvé… Il ne pensa plus au mal qu’il avait causé que pour l’exécrer et que pour le maudire… Et, tandis que les plaintes de Diana s’apaisaient dans l’enveloppement d’un mystérieux silence, Moralès, demeuré à genoux devant Jacqueline, gardait sa main dans la sienne, l’implorant d’un regard poignant et qui semblait demander grâce.

Ce fut ainsi que le vieux Kerjean le trouva… quand il reparut dans la chambre tragique.

Il le regarda un instant avec une expression de joie intense et profonde…

– Oui, se dit-il rassuré… j’ai eu raison d’avoir confiance en lui. Ses yeux ne pouvaient pas mentir… Quand ils ont pleuré, il m’a semblé que c’étaient les yeux de sa mère.

S’apercevant seulement de la présence de son père, Robert se releva… et le fixant bien… il lui dit :

– Maintenant, mon père… je suis tranquille… Le justicier peut venir… je l’attends !…

Judex venait à peine d’arriver au Château-Rouge… et d’apprendre à son frère que, croyant avoir découvert une piste, il allait s’élancer à la poursuite du ravisseur de Jacqueline, lorsque la sonnerie du téléphone retentit.

– Allô… allô ! disait la voix de Kerjean… Venez vite au moulin des Sablons, vous y trouverez la fille de Favraut.

Telle était la communication sensationnelle que le bagnard envoyait à son maître.

Judex eut dans les yeux un rayonnement d’allégresse.

Prudemment, au lieu de demander des détails, il raccrocha le récepteur.

– Je me doutais bien, fit-il, que cette malheureuse n’était pas loin d’ici… Marie Verdier… parbleu… connaît ce moulin.

Et reconstituant tout de suite, avec sa lumineuse intelligence, le drame tel qu’il s’était déroulé, tandis que l’indignation la plus terrible se lisait sur son visage, il ajouta :

– Cette femme et son complice, résolus à l’assassiner, l’auront transportée là, afin de se débarrasser plus facilement de son cadavre… Les misérables ! j’espère bien que cette fois ils ne m’échapperont pas !… Et ce brave Kerjean !… Sans lui, je serais peut-être arrivé trop tard ! Ah ! frère, vois-tu, cela porte bonheur d’être généreux ! Mais je pars. Car il n’y a pas une minute à perdre et j’ai hâte…

– De la revoir, fit Roger.

– Peut-être !…

Judex, après avoir serré fiévreusement la main de Roger, quitta les souterrains et gagna la Seine… Montant dans un rapide canot automobile, amarré à un ponton au bord de la rive, il mit lui-même le moteur en marche et partit, descendant la Seine dans la direction du moulin des Sablons… dont il n’était éloigné que de quelques kilomètres.

L’embarcation, que Judex conduisait avec beaucoup d’aisance, glissait rapidement sur le fleuve… au milieu de cet admirable paysage qu’offre l’une des plus belles vallées de France.

Le justicier songeait :

– Voilà déjà deux fois que Jacqueline manque d’être assassinée et qu’elle est sauvée, la première fois par des enfants, la seconde par un vieillard… et non point parce que je l’ai voulu, mais parce que le hasard s’en est mêlé. Cette fois, j’y suis bien décidé, quoi qu’il arrive… c’est moi, et moi seul qui veillerai sur Jacqueline.

Lorsqu’au lointain le vieux moulin lui apparut dans tout le rayonnement d’un beau soleil d’été, Judex… sentit son cœur battre à la fois d’inquiétude et d’espérance… Vite, il sauta à terre… amarra son canot à un arbre… et courut au moulin, où Kerjean l’attendait avec impatience.

Tout de suite, il se précipita vers Jacqueline… sans même apercevoir Moralès qui, dans une attitude toute d’effacement craintif et douloureux, s’était retiré dans l’angle le plus obscur de la pièce ; puis il approcha de la jeune femme un flacon en argent ciselé qui contenait un puissant révulsif… Bientôt, une légère coloration se répandit sur le visage de l’infortunée… dont la respiration se fit à la fois plus forte et plus régulière. Ses lèvres s’agitèrent d’un imperceptible frémissement… ses paupières s’entrouvrirent, et ses yeux tout hagards errèrent lentement autour d’elle.

Eut-elle le temps d’apercevoir Judex qui, penché au-dessus d’elle, guettait avec une anxiété aiguë son retour à l’existence ?… En tout cas, cette image dut certainement s’estomper aussitôt dans la brume qui enveloppait sa pensée encore engourdie…

Cependant, elle dut avoir l’intuition que c’était un protecteur, un ami qui était auprès d’elle, car ses traits contractés se détendirent en une expression de sérénité… et lentement, ses yeux se refermèrent, non plus cette fois sur la mort… mais sur la vie.

– Nous allons l’emporter tout de suite, fit Judex en s’adressant à Kerjean…

Mais, apercevant Moralès, sur lequel la vue du mystérieux personnage avait produit une impression intense, il fit d’un ton d’autorité menaçante :

– C’est vous, n’est-ce pas, qui avez enlevé cette jeune femme ?

Moralès, courbant le front, avouait :

– Oui, c’est moi.

– Bandit !

Mais Kerjean, se plaçant devant lui, révélait sur un ton de telle amertume que le bras vengeur du justicier s’arrêta :

– C’est mon fils. C’est mon fils… qu’une mauvaise femme a entraîné au bord de l’abîme, mais qui s’est ressaisi à temps ! J’ajouterai que, honteux de ses crimes, et repentant de ses fautes, il s’est jeté à genoux pour implorer de moi un pardon que je n’ai pas cru devoir lui refuser et qu’enfin il m’a donné une preuve de sa sincérité, en restant à veiller sur cette malheureuse et empêchant cette gueuse qu’est Diana Monti de s’enfuir.

– Où est-elle ? interrogeait âprement Judex tout en dévisageant de son regard scrutateur Moralès qui avait tout de suite compris qu’il était en face d’une de ces forces auxquelles rien ne résiste.

Désignant la porte du grenier, Robert Kerjean répliqua :

– Elle est là !

Comme Judex poussait le verrou, Moralès prévint :

– Prenez garde ! Elle est armée ; et, pour se défendre, elle est capable de tout.

Judex eut un sourire dédaigneux… et calme, impassible, ouvrit la porte.

Le grenier était vide.

Diana avait disparu.

*

* *

Comment l’aventurière avait-elle réussi à s’évader de ce grenier où elle semblait prise comme dans une souricière ?

Il fallait pour cela, toute son audace et toute sa hardiesse, décuplées par son ardent désir d’échapper à ce justicier dont elle avait entendu le vieux Kerjean annoncer la prochaine venue.

Comprenant qu’elle ne parviendrait pas à attendrir Moralès, Diana, avec une rapidité qui montrait de quel esprit de décision elle était douée, en même temps qu’elle envisageait la situation, en avait trouvé le dénouement.

Aucun autre moyen d’évasion ne s’offrait à elle que la trappe.

Certes, elle risquait fort de se briser les os ou de se noyer.

Mais la partie valait la peine qu’on la jouât.

Souple comme une panthère en même temps qu’excellente nageuse, le double danger qu’elle allait courir n’était nullement fait pour l’arrêter. Elle n’eut même pas une hésitation. Du moment qu’elle avait pris son parti, elle ne songea plus qu’à s’exécuter… Tout en continuant à geindre et à sangloter, feignant même dans la force de son désespoir de se laisser tomber à terre, l’aventurière commença à enlever ses vêtements, gardant seulement un maillot de corps qu’elle avait l’habitude de porter et qui allait, en l’occurrence, remplacer à merveille le classique costume de bain.

Alors… après avoir gradué, en habile comédienne, les manifestations de sa douleur, elle se tut complètement ; et, tout en évitant avec soin le moindre bruit, elle s’engagea dans la trappe, atteignit avec une adresse infinie l’une des larges palettes de la roue du moulin ; puis, avec une crânerie effarante, elle piqua une tête dans le fleuve, et, nageant entre deux eaux, elle gagna l’autre berge… où elle se cacha parmi les roseaux.

… En constatant la fuite de Diana, Judex avait d’abord dirigé son regard soupçonneux vers Moralès… Mais celui-ci, désignant au milieu de la pièce les vêtements et les bottines de l’aventurière, s’écria :

– Elle s’est jetée à l’eau.

– C’est évident, reconnaissait Judex.

Avec un accent de franchise qui acheva de convaincre le justicier, le fils de Kerjean poursuivait :

– Je n’aurais jamais pensé cela… Quelle terrible femme !… Il va falloir veiller, monsieur… car elle est capable de tout… Et dites-vous bien que vous allez avoir désormais en elle une ennemie qui ne reculera devant rien pour se défendre, et au besoin pour vous abattre.

Alors Judex mettant simplement la main sur l’épaule de Robert dit au vieux Kerjean :

– Vous voyez que j’avais raison de vous dire d’espérer. Ce garçon me semble sincère…

– Je le suis, monsieur, je vous le jure, interrompit vivement Moralès… Je n’ai qu’un désir : rencontrer l’occasion de le prouver à mon père ainsi qu’à vous, monsieur.

– Peut-être, fit énigmatiquement l’homme à la cape noire, oui, peut-être cette occasion se présentera-t-elle plus tôt que vous ne le pensez. En attendant, je vous remets à votre père… Vous allez pouvoir nous accompagner… Mais retenez bien ceci : Judex n’oublie pas plus ceux qui le servent que ceux qui le trahissent. Il sait punir aussi implacablement qu’il sait grandement récompenser.

– Monsieur, affirmait Moralès avec un profond respect, soyez sûr que vous aurez en moi le plus fidèle et le plus dévoué des serviteurs.

– Je l’espère.

– Et moi, fit le vieux Kerjean, je m’en porte garant… car si jamais mon fils manquait à son serment, ce n’est pas vous, monsieur, qui auriez à le châtier, ce serait moi !

– Père… vous n’aurez pas ce triste devoir, fit Robert en prenant les mains du vieillard et en les portant à ses lèvres.

Judex, qui était revenu à Jacqueline et l’avait enveloppée dans son manteau, l’emportait jusqu’à son canot… suivi de Kerjean et de son fils.

Avec mille précautions, il installait dans l’embarcation la jeune femme qui, maintenant, semblait doucement reposer… et bientôt… tandis que le soleil commençait à décroître à l’horizon, le canot s’éloigna rapidement dans la direction de Château-Rouge… à travers ce sublime décor de nature… dans la paix reposante d’une de ces fins de journées lumineuses qui semblent lancer à leur déclin sur les êtres et sur les choses une part du bonheur rayonnant dont elles étaient magnifiquement parées.

Bientôt, le frêle esquif ne fut plus qu’un point noir là-bas… puis, plus rien.

Alors Diana Monti reparut d’entre les roseaux… À nouveau, elle s’élança à la nage… regagna le moulin tragique… et se rhabilla tranquillement dans le grenier… Puis revenant à la fenêtre d’où l’on pouvait contempler le splendide panorama de la Seine et fixant obstinément de son regard de flamme la direction que la barque avait prise, elle murmura, d’une voix sifflante :

– Diana Monti n’a pas dit son dernier mot !

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