Hymne au soleil

Là, dans ce sentier creux, promenoir solitaire

De mon clandestin mal,

Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre

Comme un brute animal.

Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre

Appeler le sommeil,

Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;

Je viens user mon écot de soleil !

Là-bas, dans la cité, l’avarice sordide

Du roi, sur tout Champart,

Au mouton-peuple, on vend le soleil et le vide ;

J’ai payé ; j’ai ma part !

Mais sur tous, tous égaux devant toi, soleil juste,

Tu verses tes rayons,

Qui ne sont pas plus doux au front d’un prince auguste,

Qu’au sale front d’une gueuse en haillons.

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