XXVIII La promesse de Galehaut

Quand le crépuscule tomba les combattants commencèrent de se séparer et, les uns après les autres, les chevaliers s’en furent vers leurs logis.

Lancelot partit à son tour, aussi secrètement qu’il put. Mais Galehaut, qui le guettait, le poursuivit et le joignit derrière la colline.

– Dieu vous bénisse, sire ! lui dit-il.

L’autre ne lui rendit son salut qu’à grand-peine.

– Sire, qui êtes-vous ?

– Je suis Galehaut, le fils de la géante, sire de tous ces gens contre lesquels vous avez défendu aujourd’hui le royaume de Logres, et je vous prie de venir loger cette nuit chez moi.

– Comment ! vous êtes l’ennemi du roi Arthur et vous osez me prier de cela !

– Ha, sire, je ferais tout pour héberger le meilleur chevalier du monde !

Lancelot s’arrêta, regarde Galehaut, et dit :

– Sire, vous passez pour un prud’homme, et il ne serait pas à votre honneur de promettre ce que vous ne pourriez tenir.

– Sire, je tiendrai la promesse comme un loyal chevalier.

– M’accorderez-vous le don que je vous demanderai, quel qu’il soit ?

Solennellement Galehaut en fit le serment. Alors Lancelot l’accompagna.

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