Note du traducteur

Cette traduction veut avant tout rester fidèle à l’esprit du texte de Carlo Collodi en cherchant à éviter toute tentation interprétative comme toute mise en forme un peu recherchée qui auraient eu pour effet de trahir un style volontairement simple, net, très précis. C’est d’ailleurs justement ce style n’aimant ni les fioritures ni les effets de plume qui a permis à la langue écrite de Carlo Collodi de ne pas vieillir, bien que plus d’un siècle nous sépare d’elle. Si le passage d’une langue à l’autre nécessite forcément quelques aménagements, l’essentiel de ce conte du 19e siècle italien a encore l’étrange pouvoir de se glisser avec aisance dans le gant de la langue française du 21e siècle. Ce n’est pas la moindre des qualités de cet inusable Pinocchio.

Ces qualités sont multiples. Notamment : plongée saisissante de justesse dans le monde de l’enfance, plaidoyer toujours émouvant en faveur de l’instruction seule capable d’éviter la misère et les naufrages humains, puissante parabole sur la paternité (Geppetto) comme sur la maternité (La Fée), pamphlet égratignant avec humour quelques institutions (médecine, justice, monde politique), hommage à la Nature dont les habitants - les animaux – ne cessent d’intervenir dans l’itinéraire brouillon de la marionnette comme autant de balises lui servant de guides ou de repoussoirs... le tout en un savant enchevêtrement mêlant intimement merveilleux et réalité. On n’en finit pas de découvrir de nouvelles raisons d’aimer ce grand roman de l’enfance sage et fou à la fois et à la générosité débordante.

Il semble convenu, aujourd’hui, de traduire « burattino » par « pantin ». Mais ce terme a une connotation péjorative et il lui a donc été préféré « marionnette », plus ludique donc plus en accord avec la personnalité fantaisiste du jeune héros de cette histoire.

Claude Sartirano

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