NOTE.

Nous ne saurions respecter plus longtemps le secret dont l’auteur semble vouloir jusqu’à la fin envelopper son héros, qui n’est autre que l’Écossais Paul Jones.

Ce célèbre marin était né dans la presqu’ile de Sainte-Marie, sur les côtes de Galloway, vers 1736. Son père était jardinier du comte de Selkirk. Jeune encore, Paul Jones servait comme contre-maître sur un navire marchand du petit port de Kirkudbright. Au retour d’un voyage, il fut accusé d’avoir tué son charpentier, et mis en prison, d’où il ne sortit qu’après avoir subi les traitements les plus cruels : dans sa colère il jura de se venger un jour. On n’avait plus entendu parler de lui à Sainte-Marie depuis quelques années, lorsqu’en 1778, un navire américain parut en vue de Kirkudbright, et répandit la terreur dans la contrée. Ce navire était commandé par Paul Jones qui avait passé au service des rebelles et y avait acquis un grade supérieur par sa bravoure et ses talents. Son but était d’enlever le comte de Selkirk et de le garder en otage : le comte était absent, et le détachement envoyé par Paul Jones se contenta de piller sa maison ; mais Paul Jones fit restituer tout le butin.

Ce fut en 1779 qu’eut lieu la croisière sur les côtes d’Angleterre, sur laquelle M. Fenimore Cooper a fondé son roman. Les exploits de Paul Jones avaient rendu Louis XVI curieux de le voir. Il vint à Paris et y fut accueilli en héros à la cour comme dans les lieux publics. La frégate sur laquelle il retourna en Amérique s’appelait l’Ariel.

Paul Jones aimait la liberté américaine et abhorrait le machiavélisme des Anglais ; mais il y avait aussi en lui une soif de gloire, indépendante de ses opinions politiques : c’est ce qui explique comment en 1789 il passa au service de Russie. En 1792, il était revenu à Paris pour y solliciter un grade dans notre marine : il fut un peu oublié dans la grande fermentation de l’époque. Cependant lorsqu’il mourut la même année (1793), l’assemblée législative nomma une députation pour honorer ses funérailles.

Paul Jones a laissé des mémoires de sa vie. Sa biographie a été écrite plusieurs fois : récemment le poète Allan Cuningham, dont parle sir Walter Scott dans l’Introduction de Nigel, a recueilli toutes les traditions sur Paul Jones et en a composé un roman. – (ÉD.)

FIN DU PILOTE.

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