CHAPITRE XX

Singulier message : voyez celui qui l’apporte, il a été choisi avec intention.

SHAKESPEARE.

Un mois s’était écoulé depuis l’accident qui avait failli être si fatal à Denbigh, lorsqu’un matin, assis avec toute la famille à la table du déjeuner, il annonça l’intention de ne pas abuser plus longtemps de leur bonté, et de retourner le jour même au presbytère.

Cette nouvelle attrista toute la famille, et le baronnet, se tournant vers Denbigh en lui pressant cordialement la main, lui dit d’un ton solennel :

– Je désirerais, mon jeune ami, que vous regardassiez cette maison comme la vôtre ; le docteur Yves peut être votre parent, il peut vous connaître depuis plus longtemps que moi, mais il ne peut vous aimer davantage ; les liens de la reconnaissance sont aussi forts que ceux du sang.

– Le régiment auquel j’appartiens, répondit Denbigh, touché de ces témoignages d’affection, doit être passé en revue la semaine prochaine, et mon devoir est de m’y rendre. En outre, je dois une visite à une de mes proches parentes qui, informée de l’accident qui m’est arrivé, désire vivement de me voir ; elle a beaucoup d’autres sources de chagrin, et je dois à son amitié de chercher à les tarir.

C’était la première fois qu’il parlait de quelqu’un de sa famille, et le silence qui se fit autour de lui prouvait tout l’intérêt que ce peu de mots inspirait à ses amis.

– Je voudrais bien savoir, pensait Émilie, si cette parente se nomme Marianne. Mais il ne dit rien de plus sur ce sujet ; et après avoir promis de venir les voir avant son départ, et de les rejoindre à L***, immédiatement après la revue dont il venait de parler, il monta dans le phaéton de John, qui le reconduisit au presbytère.

Mrs Wilson éprouvait, comme les autres, un trop vif sentiment de gratitude envers ce jeune homme, pour s’opposer avec sa prudence ordinaire à l’intimité qui s’établissait entre sa nièce et son libérateur. Ses propres observations et l’opinion du docteur Yves l’avaient préparée depuis longtemps à lui accorder son estime ; mais le dévouement généreux qui l’avait porté à s’exposer à la mort pour en préserver sa chère Émilie avait achevé de gagner son cœur, et avait éloigné toutes les objections qui auraient pu s’offrir à son esprit, contre le désir que décelaient toutes les actions de Denbigh de devenir l’époux de celle qu’il avait sauvée.

Depuis le jour où Denbigh avait pu jeter un coup d’œil sur les dessins d’Émilie son attachement pour elle n’était plus un mystère pour les moins clairvoyants ; ses sentiments n’étaient peut-être pas devenus plus vifs, mais il cherchait moins à les cacher. Mrs Wilson avait depuis longtemps soupçonné cet amour ; mais en douter encore après avoir vu Denbigh se précipiter entre Émilie et la mort, c’eût été méconnaître le cœur humain. Avant cet incident, elle avait cru devoir prendre d’exactes informations sur les principes religieux du jeune homme, mais maintenant elle voyait les affections d’Émilie trop profondément engagée pour se montrer aussi sévère. Si Denbigh, se disait-elle, n’est point parfait chrétien, du moins je suis sûre qu’il est honnête et plein de loyauté. C’est ainsi que Mrs Wilson cherchait à excuser à ses propres yeux la prédilection qu’elle se sentait pour celui qui lui avait conservé sa pupille chérie, et qui la faisait, pour la première fois, composer avec ses principes.

– Qui nous arrive ? dit lady Moseley en voyant par sa fenêtre un landau attelé de quatre chevaux s’arrêter à sa porte ; c’est le comte de Bolton, je crois ; et elle se disposa à aller au-devant de cet hôte inattendu, avec la bienveillance aimable et la grâce qui la caractérisaient.

Lord Bolton était un vieux garçon de soixante-cinq ans, qui avait été longtemps attaché à la cour, et qui était ce qu’on appelle de la vieille roche. Presque tous ses biens étaient en Irlande, et il consacrait à les améliorer tout le temps qu’il ne passait pas à Windsor, où ses fonctions le retenaient ; de sorte que, quoiqu’il fût très bien avec la famille du baronnet, il venait rarement la voir. Il avait été au collège avec le général Wilson, et depuis il avait reporté sur sa veuve une partie de l’amitié qu’il avait eue pour lui. La cure à laquelle il avait nommé Francis Yves, sans en avoir été sollicité, lui assurait la reconnaissance de tous ses amis, et il fut reçu avec plus de cordialité encore que de coutume.

– Lady Moseley, dit le comte eu lui baisant la main, l’incarnat de vos joues et l’éclat de vos yeux font le plus grand honneur à l’air de ce comté, et je vois que vous continuez à y jouir de la plus belle santé. Après avoir écouté, la réponse que méritait un compliment si bien tourné, il adressa successivement quelques paroles flatteuses à chaque personne de la société à mesure qu’elles lui étaient présentées par ordre d’âge ; usage très bien imaginé sans doute pour désigner à un étranger le rang que ses différents membres tiennent dans la hiérarchie de famille, mais qui est souvent aussi ennuyeux pour l’esprit que fatigant pour les jambes.

– Nous vous devons une vive reconnaissance, Milord, dit sir Edward avec chaleur, et je regrette bien que nous ne puissions acquitter notre dette que par des remerciements.

Le comte surpris, ou feignant de l’être, demanda de quoi le baronnet voulait parler.

– De la cure de Bolton, Milord, dit lady Moseley avec dignité.

– Oui, continua son mari, Votre Seigneurie, en donnant à Francis ce bénéfice, m’a fait autant de plaisir que si Francis eût été mon propre fils ; et l’y nommer sans en avoir été sollicité, Milord, c’était acquérir de nouveaux droits à notre gratitude.

Le comte paraissait embarrassé pendant ce discours, mais l’amour de la vérité l’emporta sur l’amour-propre, et il répondit :

– Sans avoir été sollicité, sir Edward, je ne doute point que si j’eusse eu l’avantage de connaître notre jeune ministre, son propre mérite n’eût obtenu sans peine ce que je n’ai accordé, je dois l’avouer, qu’aux vives sollicitations d’un homme dont la recommandation serait toute puissante auprès du roi lui-même.

Ce fut le tour de Moseley de montrer de la surprise, et sir Edward pria le comte de s’expliquer plus clairement.

– Ce fut le comte de Pendennyss, mon cousin, qui me demanda comme une faveur spéciale de nommer le jeune Francis à la cure de Bolton, et Pendennyss est un homme à qui on ne peut rien refuser.

– Lord Pendennys, s’écria vivement Mrs Wilson ! quel motif a-t-il pu avoir pour nous rendre ce service ?

– Il me fit l’honneur de venir me voir pendant mon séjour en Irlande, répondit le comte ; il me dit que l’intérêt qu’il portait au jeune ministre prenait sa source dans le désir qu’il avait d’obliger la veuve du général Wilson. Et le vieux courtisan salua respectueusement la dame à qui il parlait.

– Je suis bien reconnaissante de son souvenir, dit Mrs Wilson, s’efforçant de retenir ses larmes ; mais aurons-nous le plaisir de le voir bientôt ?

J’ai reçu hier une lettre de lui, Madame, et il me disait qu’il serait ici la semaine prochaine ! Mais, sir Edward, ajouta-t-il en regardant Jane et Émilie, vous avez ici des récompenses au-dessus des services les plus signalés, et le comte est un grand admirateur de la beauté.

– N’est-il point marié, Milord ? demanda le baronnet avec simplicité.

– Non, baronnet, je crois même qu’il n’a jamais aimé ; mais s’il a la témérité de s’aventurer dans un voisinage si dangereux, je ne doute point qu’il ne perde bientôt sa liberté.

Jane prit un air grave : plaisanter avec l’amour lui paraissait une hérésie ; mais Émilie sourit, et une habile physionomie eût pu lire sur ses traits expressifs : si c’est de moi qu’il veut parler, il se trompe bien !

– Votre cousin, lord Chatterton, continua lord Bolton, vient d’obtenir la place de son père ; et si le bruit public est vrai, il désire vous appartenir de plus près encore.

– Je ne sais trop comment cela se pourrait faire, dit sir Edward en souriant et en cherchant à cacher un peu d’embarras, à moins qu’il n’épouse ma sœur que voici.

Les joues des deux jeunes personnes se couvrirent d’un vif incarnat, et le comte, voyant qu’il marchait sur un terrain glissant, se hâta d’ajouter :

– Chatterton a été bien heureux de trouver des amis qui eussent assez de crédit pour l’emporter sur celui du puissant lord Haverford.

– Sait-on qui lui a prêté son appui, Milord ? demanda Mrs Wilson.

– On se dit tout bas à la cour, Madame, dit le comte en baissant la voix, et en parlant d’un air de mystère, que Sa Grâce, le duc de Derwent, employa tous les amis qu’il a dans le parlement pour faire pencher la balance en faveur de lord Chatterton ; mais n’allez pas croire que je vous donne une nouvelle officielle ; ce n’est qu’un on dit, sir Edward, un simple on dit, Madame.

– Le duc de Derwent ne se nomme-t-il pas Denbigh ? demanda Mrs Wilson d’un air pensif.

– Oui, Madame, Denbigh, répondit le comte avec cette gravité qui ne le quittait jamais quand il parlait de personnes de distinction ; c’est un de nos noms les plus anciens ; il descend en droite ligne, du côté des femmes, des Plantagenets et des Tudors.

Lord Bolton se leva alors pour prendre congé de la famille, et, en saluant les deux jeunes personnes, il leur renouvela en riant la promesse d’amener à leurs pieds le comte de Pendennyss, son cousin, épithète qu’il n’oubliait jamais d’ajouter au nom de son noble parent.

– Croyez-vous, ma sœur, dit lady Moseley dès que le comte fut parti, que M. Denbigh soit de la famille des Derwent ?

– Je n’en sais rien, dit Mrs Wilson en réfléchissant ; cependant il est singulier que Chatterton, qui m’a souvent parlé de lady Henriette Denbigh, ne m’ait jamais dit qu’il connût le duc.

Comme ce peu de mots fut prononcé du ton d’un aparté, personne ne pensa qu’ils exigeassent une réponse, si ce n’est Émilie, dont les yeux brillants restaient attachés sur sa tante avec cet intérêt que le nom de Denbigh ne manquait jamais d’exciter en elle.

– Henriette est un joli nom, pensait Émilie, mais Marianne est plus joli encore. Oh ! si je connaissais jamais une Marianne Denbigh, comme je l’aimerais !

Les Moseley commencèrent bientôt leurs préparatifs pour le voyage à L***, et le départ fut fixé à la fin de la semaine suivante.

Mrs Wilson demanda un délai de deux ou trois jours, dans l’espoir de faire connaissance avec le comte de Pendennyss, jeune homme pour lequel (quoiqu’elle eût abandonné son projet favori de l’unir à Émilie) elle se sentait un vif intérêt qui se rattachait au triste souvenir des derniers moments de son mari, et qu’augmentaient encore les éloges qu’elle entendait faire partout de son noble caractère.

Mais sir Edward avait écrit à M. Benfield que le samedi suivant il serait avec toute sa famille à Benfield-Lodge pour dîner, et c’était un engagement qu’il était impossible de différer ; car le vieux gentilhomme eût regardé le moindre retard comme un péché capital.

La semaine qui suivit l’accident qui avait failli de coûter la vie à Denbigh, les habitants du château furent surpris de voir arriver un être aussi singulier par son costume et ses manières que par l’équipage qui l’amena jusqu’à la porte du château. C’était une chaise antique à haut dossier, recouverte en cuivre et fortifiée de clous à large tête de cuivre ; les roues avaient au moins un quart de diamètre de plus que celles de nos jours, et deux ailes s’avançaient de chaque côté, assez vastes pour recevoir toute la cargaison d’un navire.

Ce moderne équipage était traîné par un cheval jadis blanc, couvert de grandes et nombreuses taches rousses, mais dont l’âge avait altéré la couleur, et dont la crinière et la queue paraissaient n’avoir point été rafraîchies par les ciseaux depuis le règne précédent.

L’individu qui descendit de cette machine antique était grand et extrêmement mince. Il n’avait que quelques cheveux qui se réunissaient derrière une tête presque nue, et formaient une queue longue et nue, soigneusement enveloppée par une petite lanière de cuir, ou la peau de quelque poisson, et qui lui pendait jusqu’au milieu du dos. Son habit de drap tenait le milieu, pour la forme, entre un froc et un justaucorps ; mais ce dernier nom lui convenait à merveille, car les boutons, aussi larges qu’une soucoupe de porcelaine de la Chine, le tenaient fermé jusqu’au menton et dessinaient ses formes de la manière la plus pittoresque. Ses culottes de peau de daim paraissaient avoir fait un long service ; quoiqu’on fût au milieu de l’été, il portait des bas de laine bleue, et ses souliers étaient attachés avec des boucles d’une grandeur proportionnée aux boutons de l’habit. Le porteur de ce bizarre ajustement paraissait avoir soixante-dix ans, mais sa démarche était vive, et tous ses mouvements annonçaient une grande activité de corps et d’esprit.

Ce singulier personnage, ayant été introduit dans le salon, fit à la famille rassemblée un salut profond et modeste, et, se hâtant de mettre ses lunettes, plongea sa main dans une poche qui se trouvait sous un des larges pans de son habit, et en tira un portefeuille de cuir noir aussi grand qu’un volume in-octavo ; après avoir soigneusement examiné la multitude de papiers qu’il contenait, il prit une lettre dont il lut l’adresse à haute voix : – À sir Edward Moseley, baronnet à Moseley-Hall, à B***, comté de Northampton, envoyé avec sûreté et célérité par l’entremise de Peter Johnson, intendant de Benfield-Lodge, Norfolk. Il serra alors son portefeuille, ôta ses lunettes, et, s’avançant vers le baronnet, il lui remit l’épître en faisant un salut plus profond encore que le premier.

– Ah ! mon bon ami Johnson, dit sir Edward après avoir lu la lettre (car, jusqu’à ce qu’il en eût su le contenu, il avait craint qu’il ne fût arrivé quelque accident à son oncle), voici la première visite dont vous m’ayez honoré, et j’espère que ce ne sera pas la dernière. Allons, buvez un verre de vin avant d’aller dîner ; buvez, vous dis-je.

– Sir Edward Moseley, et vous, honorable compagnie, veuillez me pardonner, dit l’intendant du ton le plus solennel ; c’est la première fois que je sors du comté royal de Norfolk, et je prie Dieu que ce soit la dernière. Je bois à l’honorable santé de Vos Seigneuries.

Tel fut le plus long discours que prononça l’honnête Johnson pendant son séjour au château, son habitude étant de ne répondre jamais que par monosyllabes. Il y resta jusqu’au lendemain, d’après l’injonction positive que lui en fit sir Edward lorsque, après avoir reçu la réponse à sa missive, il se disposait à partir à l’instant même, pensant qu’il pourrait prendre une bonne avance pour le lendemain, puisqu’il restait encore une demi-heure jusqu’au coucher du soleil.

Dans la soirée, John, qui depuis son enfance connaissait le vieux Peter, et qui désirait lui rendre les attentions qu’il en avait si souvent reçues, voulut le conduire lui-même à la chambre qui lui était destinée. Lorsqu’ils y furent entrés, Johnson rompit tout à coup ce que le jeune homme appelait son silence invétéré :

– Mon jeune Monsieur, mon jeune maître…, aurai-je la présomption…, oserai-je vous demander… de voir la personne… ?

– Quelle personne ? demanda John étonné de la requête et plus encore de la harangue.

– Celui qui sauva la vie de miss Emmy, Monsieur. John le comprit alors et le mena à la chambre de Denbigh ; celui-ci était endormi ; l’intendant le regarda pendant dix minutes en silence, et John remarqua, en le conduisant dans sa chambre, qu’une larme brillait dans les yeux gris du vieillard.

Comme la lettre de M. Benfield n’était pas moins originale que celui qui l’avait apportée, nous nous faisons un devoir de la rapporter en entier.

« Sir Edward et cher neveu,

« Votre lettre n’étant arrivée à Benfield-Lodge qu’au moment où j’allais me mettre au lit, il m’a été impossible d’y répondre le même soir ; mais je me hâte de vous faire ce matin mes félicitations, me rappelant la maxime si souvent répétée par mon parent lord Gosford, qu’on doit toujours répondre immédiatement aux lettres qu’on reçoit ; et il avait bien raison ; car l’omission d’un devoir si essentiel faillit amener une affaire d’honneur entre le comte et sir Stephens Hallet. Ce dernier était toujours d’un avis contraire au nôtre dans la chambre des communes, et j’ai souvent pensé que les débats eux-mêmes avaient été la cause de la correspondance, puisque le comte avait parlé à sir Stephens comme s’il eût été traître à son roi et à son pays.

« À ce qu’il paraît, votre fille Émilie a été préservée de la mort par le petit-fils du général Denbigh, qui siégeait avec nous à la chambre. J’avais toujours eu bonne opinion de ce jeune homme, qui me rappelle d’une manière frappante feu mon frère, votre beau-père, et j’envoie mon intendant, Peter Johnson, tout exprès à Moseley-Hall, pour qu’il voie le malade, et qu’il me dise exactement comment il l’aura trouvé ; si ce pauvre jeune homme désire quelque chose qui soit au pouvoir de Roderick Benfield, il n’a qu’à parler, et il sera satisfait ; non que je suppose, mon neveu, qu’il puisse manquer de rien près de vous ; mais Peter est un profond observateur, quoiqu’il parle peu, et il est très capable de donner d’excellents avis qui pourraient échapper à de plus jeunes têtes.

« Je prie Dieu que le jeune homme soit bientôt rétabli, comme votre lettre m’en donne l’espérance ; et s’il est possible de lui procurer de l’avancement dans l’armée (comme les militaires sont rarement très riches), vous aurez une excellente occasion de lui offrir vos services. Pour que cela ne gêne en rien vos arrangements et vos projets de plaisirs pour cet hiver, tirez sur moi cinq mille livres sterling payables à vue.

« De crainte qu’il ne soit fier, et qu’il ne veuille pas accepter votre offre, j’ai fait ajouter ce matin par Peter un codicile à mon testament, par lequel je lègue à Denbigh dix mille livres sterling.

« Dites à Émilie que c’est une petite méchante, de ne m’avoir pas écrit toute l’histoire en détail ; mais, pauvre chère âme ! je présume qu’elle a bien autre chose en tête en ce moment. Que Dieu vous bénisse tous ; et tâchez d’obtenir de suite pour lui un brevet de lieutenant-colonel ; c’est une faveur qu’on a déjà accordée. L’ami du frère de lady Juliana fut nommé d’emblée lieutenant-colonel.

« RODERICK BENFIELD. »

Le lendemain matin, Peter se leva avec le soleil, et se remit en route pour la maison où il était né, et de laquelle, avant ce voyage, il ne s’était jamais absenté vingt-quatre heures.

Le résultat de cette expédition n’est jamais parvenu à notre connaissance ; mais l’arrivée d’un domestique qui, quelques jours après, apporta une paire d’énormes conserves vertes que le vieux gentilhomme assurait à son neveu lui paraître ainsi qu’à Peter fort utiles pour les yeux faibles du malade, pourrait bien être une suite de la prudente sagacité du prévoyant intendant.

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