Scène II

Dorimant, Célidée, Aronte

Dorimant
Aronte, un mot. Tu fuis ? Crains-tu que je te voie ?

Aronte
Non ; mais pressé d’aller où mon maître m’envoie,

J’avais doublé le pas sans vous apercevoir.

Dorimant
D’où viens-tu ?

Aronte
D’un logis vers la Croix-du-Tiroir.

Dorimant
C’est donc en ce Marais que finit ton voyage ?

Aronte
Non ; je cours au Palais faire encore un message.

Dorimant
Et c’en est le chemin de passer par ici ?

Aronte
Souffrez que j’aille ôter mon maître de souci ;

Il meurt d’impatience à force de m’attendre.

Dorimant
Et touchant mes amours ne peux-tu rien m’apprendre ?

As-tu vu depuis peu l’objet que je chéris ?

Aronte
Oui, tantôt en passant j’ai rencontré Chloris.

Dorimant
Tu cherches des détours : je parle d’Hippolyte.

Célidée
Et c’est là seulement le discours qu’il évite.

Tu t’enferres, Aronte ; et, pris au dépourvu,

En vain tu veux cacher ce que nous avons vu.

Va, ne sois point honteux des crimes de ton maître :

Pourquoi désavouer ce qu’il fait trop paraître ?

Il la sert à mes yeux, cet infidèle amant,

Et te vient d’envoyer lui faire un compliment.

(Aronte sort.)

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