Scène IX

Pleirante, Hippolyte, Célidée

Pleirante
Ne rompez pas pour moi ;

Craignez-vous qu’un ami sache de vos nouvelles ?

Hippolyte
Nous causions de mouchoirs, de rabats, de dentelles,

De ménages de fille.

Pleirante
Et parmi ces discours,

Vous confériez ensemble un peu de vos amours :

Eh bien, ce serviteur, l’aura-t-on agréable ?

Hippolyte
Vous m’attaquez toujours par quelque trait semblable.

Des hommes comme vous ne sont que des conteurs.

Vraiment c’est bien à moi d’avoir des serviteurs !

Pleirante
Parlons, parlons français. Enfin, pour cette affaire,

Nous en remettrons-nous à l’avis d’une mère ?

Hippolyte
J’obéirai toujours à son commandement.

Mais, de grâce, monsieur, parlez plus clairement :

Je ne puis deviner ce que vous voulez dire.

Pleirante
Un certain cavalier pour vos beaux yeux soupire…

Hippolyte
Vous en voulez par là…

Pleirante
Ce n’est point fiction

Que ce que je vous dis de son affection.

Votre mère sut hier à quel point il vous aime,

Et veut que ce soit vous qui vous donniez vous-même.

Hippolyte
Et c’est ce que ma mère, afin de m’expliquer,

Ne m’a point fait l’honneur de me communiquer ;

Mais, pour l’amour de vous, je vais le savoir d’elle.

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