Géraste, Daphnis
Géraste
Ma fille, c’est en vain que tu fais la discrète,
J’ai découvert enfin ta passion secrète,
Je ne t’en parle point sur des avis douteux.
N’en rougis point, Daphnis, ton choix n’est pas honteux ;
Moi-même je l’agrée, et veux bien que ton âme
À cet amant si cher ne cache plus sa flamme.
Tu pouvais en effet prétendre un peu plus haut ;
Mais on ne peut assez estimer ce qu’il vaut ;
Ses belles qualités, son crédit et sa race
Auprès des gens d’honneur sont trop dignes de grâce.
Adieu. Si tu le vois, tu peux lui témoigner
Que sans beaucoup de peine on me pourra gagner.