II.

Aux rideaux du lit la mère s’accroche.

Elle est nue. Elle est pâle. Elle défend

Qu’on l’approche :

Elle veut rester seule avec l’enfant.

Son fils ! Il faut voir comme elle lui cause !

« Ami, ne meurs pas. Je te donnerai

« Quelque chose ;

« Ami, si tu meurs, moi je pleurerai. »

Et pour empêcher que l’oiseau s’envole,

Elle lui promet du mouron plus frais…

Pauvre folle !

Comme si l’oiseau s’envolait exprès.

Le père est debout dans l’ombre. Il se cache,

Il pleure. On l’entend dire en étouffant :

« Ô le lâche

« Qui n’ose pas voir mourir son enfant ! »

Dans un coin, l’aïeul accroupi par terre

Chante une gavotte, et quand on lui dit

De se taire,

Il répond : « Hé ! hé ! j’endors le petit. »