III.

C’est vers ce point de l’espace que j’ai dirigé mes esprits, et, tout pénétré de la lecture et de l’étude de mes livres stariens, plus rapide que la lumière j’ai traversé les cieux ; rien de terrestre n’occupe plus ma pensée ; je me crois, je suis réellement sur un globe dans le tourbillon de Star.

Effrayé d’abord de l’audace de mon projet et du vide immense, de l’isolement sans limites qui peut-être m’attend, j’y cherche avec inquiétude des traces du passage d’êtres intelligents et sociables ; mais rassuré bientôt par la certitude acquise qu’une telle nature, que cet univers somptueux ne saurait être ni rationnel, ni complet s’il n’était habité par des individus capables d’apprécier et de sentir ses poétiques beautés, je me laisse aller avec ravissement à l’espoir d’admirer et de vivre, en esprit au moins, sur cette sphère merveilleuse.

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