XXV.

Ici la nature animale et vivante même pourrait sembler fantaisiste dans ses productions. Nous avions déjà rencontré quelques animaux assez singuliers sur notre chemin ; mais ayant voulu poursuivre un quadrupède d’une fourrure blanche et serrée, à notre grande surprise, il nous sembla que cet animal augmentait en grosseur à mesure qu’il fuyait devant nous ; de sorte qu’au bout de quelques centaines de pas, son volume était plus que triplé. Nous accélérons notre course pour tâcher de nous emparer de ce singulier phénomène ; mais au moment où nous allions le saisir, nous le vîmes s’élever dans les airs, d’abord péniblement, ensuite avec rapidité, sans que pour cela il agitât autre chose que sa queue, dont il paraissait se servir comme de gouvernail. Il disparut, emporté par une rafale de vent, et alla s’abattre dans une forêt de syphus aux feuilles orangées.

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