XXXIV.

Le citos est avec le repleu l’hôte indispensable de la maison. Ces oiseaux bleus familiers, gouvernés, quand ils sont réunis en troupe, par un oiseau blanc de haute taille, servent aux Stariens à débarrasser leurs maisons des mouches et autres insectes incommodes. Le citos est occupé une partie de la journée à faire la chasse aux insectes ; mais pourvu qu’il y soit excité, il sait faire retentir la demeure de l’homme de chants bas, mais suaves, dont chaque variation est toute une mélodie.

Ces oiseaux bleus, au bec et aux ailes d’or, se reproduisent difficilement, mais jouissent d’une longévité remarquable. Ils font partie de l’habitation où ils ont été élevés et meurent presque toujours quand on veut les transplanter dans un autre lieu. Une maison starienne dépossédée de sa famille de citos serait réputée maudite et désertée par ses habitants. Un citos isolé de ses semblables, qui a été élevé avec un enfant ou a reçu longtemps les soins ou les caresses d’un maître, devient pour le reste de la vie son animal familier, et meurt lorsque la mort de la personne chérie ou son absence prolongée viennent l’en séparer. Quand un citos s’est inféodé sympathiquement à l’existence d’un homme, il peut alors quitter le toit domestique et voyager avec lui ; mais, de plus, il sait, selon les circonstances, plaindre, consoler ou réjouir par de touchantes mélodies son maître, qui trouve toujours ses chants en harmonie avec l’état de son âme. On assure même que l’oiseau, devenu sympathique, peut éprouver, pour une personne aimée par son maître, des sentiments de bienveillance et de tendresse et qu’il devient bientôt l’écho harmonieux des amours chastes de deux amants.

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