Jamais encore la cour des sultans d’Espagne n’avait été aussi brillante qu’elle le devint sous le règne d’Abdérame II, fils et successeur de Hacam. Amoureux de la superbe prodigalité des califes de Bagdad, de leur vie de pompe et d’apparat, ce monarque s’entoura d’une nombreuse domesticité, embellit sa capitale, fit construire à grands frais des ponts, des mosquées, des palais, et créa de vastes et magnifiques jardins sur lesquels des canaux répartissaient les torrents des montagnes[123]. Il aimait aussi la poésie, et si les vers qu’il faisait passer pour les siens n’étaient pas toujours de lui, du moins il récompensait généreusement les poètes qui lui venaient en aide. Au reste, il était doux, facile et bon jusqu’à la faiblesse. Même quand il avait vu de ses propres yeux que ses serviteurs le volaient, il ne les punissait pas[124]. Sa vie durant, il se laissa dominer par un faqui, par un musicien, par une femme et par un eunuque.
Le faqui était le Berber Yahyâ, que nous connaissons déjà comme l’instigateur principal de la révolte du faubourg. Le mauvais succès de cette tentative l’avait convaincu qu’il avait fait fausse route; il savait maintenant que, pour devenir puissant, le clergé, au lieu de se montrer hostile au prince, doit s’insinuer avec adresse dans sa faveur et s’appuyer sur lui. Quoique sa fière et impétueuse nature se pliât difficilement au rôle qu’il avait cru devoir prendre, son sans-gêne, sa franchise acerbe et sa sauvage brusquerie ne lui nuisaient pas trop dans l’esprit du monarque débonnaire, qui, bien qu’il eût étudié la philosophie[125], avait de grands sentiments de piété et qui prenait les colères farouches de l’altier docteur pour les élans d’une vertueuse indignation. Il tolérait donc ses propos hardis et jusqu’à ses bourrasques, se soumettait docilement aux rudes pénitences que ce sévère confesseur lui imposait[126], pliait la tête devant le pouvoir de ce tribun religieux, et lui abandonnait le gouvernement de l’Eglise et la direction de la judicature. Révéré par le monarque, soutenu par la plupart des faquis, par la bourgeoisie qui le craignait[127], par le bas peuple dont la cause s’était identifiée avec la sienne depuis la révolte, et même par certains poètes[128], classe d’hommes dont l’appui n’était nullement à dédaigner, Yahyâ jouissait d’un pouvoir immense. Et pourtant il n’avait aucun emploi, aucune position officielle; s’il gouvernait tout dans sa sphère, c’était par le seul éclat de sa renommée[129]. Despote au fond du cœur, quoique auparavant il eût bafoué le despotisme, il l’exerçait sans scrupule maintenant que les circonstances l’y conviaient. Les juges, s’ils voulaient conserver leurs postes, devaient se faire les instruments aveugles de ses volontés. Le sultan, qui avait parfois quelque velléité de s’affranchir de l’empire que Yahyâ s’était arrogé sur lui, promettait plus qu’il ne pouvait en s’engageant à les soutenir[130]. Tous ceux qui osaient lui résister, Yahyâ les brisait; mais d’ordinaire, s’il voulait défaire un cadi qui lui déplaisait, il n’avait qu’à lui dire: «Donne ta démission![131]»
L’influence de Ziryâb le musicien n’était pas moins grande, bien qu’elle s’exerçât dans une autre sphère. Il était de Bagdad. Persan d’origine, ce semble, et client des califes abbâsides, il avait appris la musique sous le célèbre chanteur Ishâc Maucilî, lorsqu’un jour Hâroun ar-rachîd demanda à ce dernier s’il n’avait pas quelque nouveau chanteur à lui présenter. «J’ai un disciple qui chante assez bien, grâce aux leçons que je lui ai données, lui répondit Ishâc, et j’ai quelque raison de croire qu’un jour il me fera honneur.—Dis-lui alors qu’il vienne me trouver,» reprit le calife. Introduit auprès du monarque, Ziryâb gagna de prime abord son estime par ses manières distinguées et par sa conversation spirituelle; puis, questionné par Hâroun sur ses connaissances musicales: «Je sais chanter comme d’autres savent le faire, lui répondit-il; mais en outre, je sais ce que d’autres ne savent pas. Ma manière, à moi, n’est faite que pour un connaisseur aussi exercé que l’est votre seigneurie. Si elle le veut bien, je vais lui chanter ce qu’aucune oreille n’a encore entendu.» Le calife y ayant consenti, on présenta au chanteur le luth de son maître. Il refusa de s’en servir et demanda celui qu’il avait fait lui-même. «Pourquoi refuses-tu le luth d’Ishâc? lui demanda alors le calife.—Si votre seigneurie désire que je lui chante quelque chose selon la méthode de mon maître, lui répondit Ziryâb, je m’accompagnerai de son luth; mais si elle veut connaître la méthode que j’ai inventée, il me faut le mien de toute nécessité.» Sur ce il lui expliqua de quelle manière il avait fait ce luth, et se mit à lui chanter une chanson qu’il avait composée. C’était une ode à la louange de Hâroun, et ce monarque en fut ravi à un tel point qu’il reprocha durement à Ishâc de ne pas lui avoir présenté plus tôt ce merveilleux chanteur. Ishâc s’excusa en disant, ce qui était vrai, que Ziryâb lui avait soigneusement caché qu’il travaillait de génie; mais aussitôt qu’il se trouva seul avec son disciple, il lui dit: «Tu m’as indignement trompé en me faisant mystère de la portée de ton talent. Je serai franc avec toi, et je te dirai que je suis jaloux de toi, comme les artistes qui cultivent le même art et qui sont égaux en mérite, le sont toujours les uns des autres. En outre, tu as plu au calife, et je sais que sous peu tu vas me supplanter dans sa faveur. C’est ce que je ne pardonnerais à personne, pas même à mon fils; et n’était que je sens pour toi un reste d’affection parce que tu es mon élève, je ne me ferais point scrupule de te tuer, et il en adviendrait ce qu’il pourrait.... Tu as maintenant le choix entre deux partis: va t’établir loin d’ici, jure-moi que jamais je n’entendrai reparler de toi, et alors je te donnerai pour subvenir à tes besoins autant d’argent que tu voudras; ou bien reste ici malgré moi; mais je te préviens que dans ce cas je risquerai corps et biens pour te perdre. Choisis donc!» Ziryâb n’hésita pas sur le parti à prendre: il quitta Bagdad après avoir accepté l’argent qu’Ishâc lui offrait. Quelque temps après, le calife ordonna de nouveau à Ishâc de lui amener son disciple. «Je regrette de ne pouvoir satisfaire à votre désir, lui répondit le musicien; ce jeune homme est possédé; il raconte que les génies lui parlent et lui inspirent les airs qu’il compose; il est si orgueilleux de son talent qu’il croit n’avoir point d’égal au monde. N’ayant été ni récompensé ni redemandé par vous, il a cru que vous n’appréciiez pas ses talents et il est parti furieux. J’ignore où il est à présent; mais rendez grâces à l’Eternel de ce que cet homme est parti, seigneur, car il avait des accès de délire et dans ces moments-là il était horrible à voir.» Le calife, tout en regrettant le départ du jeune musicien qui lui avait inspiré de si grandes espérances, se contenta des raisons qu’Ishâc lui donnait. Il y avait quelque chose de vrai dans les paroles du vieux maëstro: pendant son sommeil Ziryâb croyait réellement entendre chanter les génies. Alors il s’éveillait en sursaut, sautait à bas de son lit, appelait Ghazlân et Honaida, deux jeunes filles de son sérail, leur faisait prendre leurs luths, leur enseignait l’air qu’il avait entendu pendant son sommeil, et en écrivait lui-même les paroles. Ce n’était pas de la folie après tout, Ishâc le savait bien, et quel véritable artiste, croyant aux génies ou n’y croyant pas, n’a pas connu de ces moments où il était sous l’empire d’une émotion bien malaisée à définir, mais qui semblait avoir quelque chose de surhumain?
Ziryâb alla chercher fortune dans l’Ouest. Arrivé en Afrique, il écrivit à Hacam, le sultan d’Espagne, pour lui dire qu’il désirait s’établir à sa cour, et ce prince fut si charmé de cette lettre que, dans sa réponse, il pressa le musicien de venir tout de suite à Cordoue, en lui promettant un traitement fort considérable. Ziryâb passa donc le détroit de Gibraltar avec ses femmes et ses enfants; mais à peine fut-il débarqué à Algéziras qu’il apprit que Hacam venait de mourir. Fort désappointé par cette nouvelle, il se proposait déjà de retourner en Afrique, lorsque le musicien juif, Mançour, que Hacam avait envoyé à sa rencontre, lui fit abandonner ce projet en lui disant qu’Abdérame II n’aimait pas moins la musique que son père, et que sans doute il récompenserait les artistes avec non moins de générosité. L’événement prouva qu’il ne s’était pas trompé. Instruit de l’arrivée de Ziryâb, Abdérame II lui écrivit pour l’inviter à venir à sa cour, ordonna aux gouverneurs de le traiter avec les plus grands égards, et lui fit offrir par un de ses principaux eunuques des mulets et d’autres présents. Arrivé à Cordoue, Ziryâb fut installé dans une maison superbe. Le sultan lui donna trois jours pour se remettre des fatigues de son voyage; au bout de ce temps, il l’invita à se rendre au palais. Il commença l’entretien en lui faisant connaître les conditions auxquelles il voulait le retenir à Cordoue. Elles étaient magnifiques: Ziryâb aurait une pension réglée de deux cents pièces d’or par mois et quatre gratifications par an, à savoir mille pièces d’or à l’occasion de chacune des deux grandes fêtes musulmanes, cinq cents à la Saint-Jean, et cinq cents au jour de l’an; de plus, il recevrait par an deux cents setiers d’orge et cent setiers de froment; enfin, il aurait l’usufruit d’un certain nombre de maisons, de champs et de jardins, qui représentaient ensemble un capital de quarante mille pièces d’or. Ce ne fut qu’après avoir assuré au musicien une si belle fortune, qu’Abdérame le pria de chanter, et quand Ziryâb eut satisfait à ce désir, le monarque fut enchanté de ses talents au point de ne plus vouloir entendre d’autre chanteur. Il vivait avec lui dans la plus grande intimité, et aimait à s’entretenir avec lui d’histoire, de poésie, de toutes les sciences et de tous les arts; car ce musicien extraordinaire avait des connaissances très-étendues et très-variées. Sans compter qu’il était excellent poète et qu’il savait par cœur les paroles et les airs de dix mille chansons, il avait aussi étudié l’astronomie et la géographie, et rien n’était plus instructif que de l’entendre discourir sur les différents pays et sur les mœurs de leurs habitants. Mais ce qui frappait en lui plus encore que son immense savoir, c’était son esprit, son goût et la suprême distinction de ses manières. Nul n’était rompu comme lui à la causerie étincelante, nul n’avait à un égal degré l’instinct du beau et le sentiment de l’art en toutes choses, nul ne s’habillait avec autant de grâce et d’élégance, nul ne savait aussi bien ordonner une fête ou un dîner. On le considérait comme un homme supérieur, comme un modèle, pour tout ce qui concernait le bon ton, et sous ce rapport il devint le législateur de l’Espagne arabe. Les innovations qu’il fit furent hardies et innombrables; il accomplit une révolution radicale dans les coutumes. Auparavant on portait les cheveux longs et séparés sur le front; on se servait à table de vases d’or ou d’argent et de nappes de lin. Maintenant on portait les cheveux coupés en rond; les vases étaient de verre, les nappes, de cuir: Ziryâb le voulait ainsi. Il prescrivit les différentes espèces de vêtements qu’on devait porter dans chaque saison; il apprit aux Arabes d’Espagne que les asperges sont un mets excellent, ce à quoi ils n’avaient pas encore pensé; plusieurs plats inventés par lui conservèrent son nom; enfin on se modelait sur lui jusque dans les moindres minuties de la vie élégante, et par une fortune peut-être unique dans les annales du monde, le nom de ce charmant épicurien est resté célèbre jusqu’aux derniers temps de la domination musulmane en Espagne, tout comme ceux des savants illustres, des grands poètes, des grands généraux, des grands ministres, des grands princes[132].
Au reste, bien que Ziryâb eût pris un tel ascendant sur l’esprit d’Abdérame, que le peuple s’adressait de préférence à lui alors qu’il voulait faire connaître ses vœux au monarque[133], il ne semble pas s’être mêlé beaucoup de la politique. Il entendait trop bien la vie pour ne pas trouver que discuter les affaires de l’Etat, tramer des complots, ou conduire des négociations à travers les plaisirs d’une fête, c’étaient choses du plus mauvais ton. Il abandonnait donc ces choses-là à la sultane Taroub et à l’eunuque Naçr[134]. Taroub était une âme égoïste et aride, faite pour l’intrigue et dévorée par la soif de l’or. Elle vendait, non pas son amour, ces femmes n’en ont pas, mais sa possession, tantôt pour un collier d’un prix fabuleux, tantôt pour des sacs d’argent que son mari faisait placer contre sa porte lorsqu’elle refusait de l’ouvrir[135]. Dure, avide, politique, elle était intimement liée avec un homme tout semblable, le perfide et cruel Naçr. Fils d’un Espagnol qui ne parlait pas même l’arabe[136], cet eunuque haïssait les chrétiens vraiment pieux avec toute la haine d’un apostat.
Voilà ce qu’était la cour à cette époque. Quant au pays, il était loin d’être tranquille. Dans la province de Murcie, il y eut une guerre, qui dura sept ans, entre les Yéménites et les Maäddites. Mérida était presque toujours en révolte; les chrétiens de cette ville étaient en correspondance avec Louis-le-Débonnaire et se concertaient avec lui[137]. Tolède se révolta aussi, et dans le voisinage de cette ville il y eut une véritable jacquerie.
Peu d’années après la journée de la fosse, les Tolédans avaient recouvré leur indépendance et détruit le château d’Amrous. Pour ressaisir cette proie, Hacam avait de nouveau employé la ruse. Etant parti de Cordoue sous le prétexte de faire une razzia dans la Catalogne, il avait établi son camp dans le district de Murcie; puis, informé par ses espions que les Tolédans se croyaient si peu menacés qu’ils négligeaient même de fermer les portes de leur ville pendant la nuit, il était arrivé tout à coup devant une porte, et, comme il l’avait trouvée ouverte, il était devenu maître de la cité sans coup férir. Alors il avait fait brûler toutes les maisons dans la partie élevée de la ville[138]. Parmi ces maisons se trouvait celle d’un jeune renégat nommé Hâchim. Cet homme vint à Cordoue dans un dénûment complet. Pour gagner sa vie, il se fit forgeron. Puis, brûlant du désir de venger ses propres injures et celles de ses concitoyens, il forma un complot avec les ouvriers de Tolède, et quitta Cordoue pour se rendre de nouveau dans sa ville natale, où il se mit à la tête de la populace, laquelle chassa les soldats et les partisans d’Abdérame II (829). Ensuite Hâchim se mit à parcourir le pays avec sa bande, en pillant et en brûlant les villages habités par des Arabes ou par des Berbers. Chaque jour cette bande devenait plus formidable; les ouvriers, les paysans, les esclaves, les aventuriers de toute espèce affluaient de toute part pour se joindre à elle. Sur l’ordre d’Abdérame, le gouverneur de la frontière, Mohammed ibn-Wasîm, fit marcher des troupes contre ces brigands; mais elles furent forcées à la retraite, et pendant une année entière, le Forgeron put continuer impunément ses dévastations. A la fin le gouverneur, qui avait reçu des renforts et que le sultan avait fortement réprimandé sur son inaction, reprit l’offensive, et cette fois avec plus de succès. Après un combat qui dura plusieurs jours, la bande, qui avait perdu son chef, fut dispersée[139].
Cependant Tolède était encore libre. Dans l’année 834, le sultan fit assiéger cette ville par le prince Omaiya; mais les Tolédans repoussèrent victorieusement les attaques de ce général, de sorte qu’Omaiya, après avoir ravagé les campagnes environnantes, fut obligé de lever le siége et de retourner à Cordoue. Les Tolédans, quand ils virent s’éloigner l’armée ennemie, résolurent de la harceler pendant sa retraite; mais Omaiya avait laissé à Calatrava un corps de troupes commandé par le renégat Maisara, et ce capitaine, informé du dessein des Tolédans, leur dressa une embuscade. Attaqués à l’improviste, les Tolédans essuyèrent une terrible déroute. Selon la coutume, les soldats de Maisara présentèrent à leur capitaine les têtes des ennemis tués pendant la mêlée; mais l’amour de sa nation ne s’était pas éteint dans le cœur du renégat. A la vue de ces têtes mutilées, ses sentiments patriotiques se réveillèrent avec force, et, se reprochant amèrement son dévoûment aux oppresseurs de sa patrie, il expira, peu de jours après, de honte et de douleur.
Toutefois, quoique le sultan pût causer de temps en temps du dommage à Tolède, il ne put l’asservir tant que la concorde y régna. Malheureusement elle disparut. Nous ignorons ce qui se passa dans la ville; mais ce qui y arriva plus tard, dans l’année 873, nous fait soupçonner que la discorde y éclata entre les renégats et les chrétiens. Un chef tolédan, qui portait le nom d’Ibn-Mohâdjir et qui semble avoir été un renégat, quitta Tolède avec ses partisans et vint offrir ses services au commandant de Calatrava (836), qui accepta sa proposition avec empressement. D’après les conseils des émigrés, on résolut d’investir et d’affamer la ville, et le prince Walîd, frère du sultan, fut chargé de la direction du siége. Ce siége avait déjà duré une année, pendant laquelle la famine avait fait de grands ravages dans la ville, lorsqu’un parlementaire, envoyé par le général arabe, vint conseiller aux Tolédans de se rendre, attendu qu’ils seraient forcés de le faire bientôt et qu’il valait mieux profiter du moment où ils pouvaient encore prétendre à obtenir des conditions. Les Tolédans s’y refusèrent. Malheureusement pour eux, le parlementaire, qui avait été témoin de leur courage, l’avait été aussi de leur état malheureux et de leur faiblesse. De retour auprès de son général, il le pressa de donner un assaut vigoureux. Walîd le fit, et Tolède fut prise d’assaut, après avoir joui, pendant environ huit années, d’une complète indépendance (16 juin 857). Les annalistes ne nous apprennent pas de quelle manière le sultan traita les habitants de la ville; ils disent seulement qu’Abdérame se fit donner des otages et qu’il fit rebâtir le château d’Amrous[140].
Dans les dernières années du règne d’Abdérame, les chrétiens de Cordoue tentèrent une révolte d’une nature tout à fait exceptionnelle. C’est sur elle que nous allons appeler l’attention de nos lecteurs. Les auteurs latins du milieu du IXe siècle nous fournissent beaucoup d’indications, non-seulement sur cette révolte, mais encore sur le mode d’existence, les sentiments et les idées des chrétiens de Cordoue, et nous nous attacherons à reproduire fidèlement les détails pleins d’intérêt qu’ils nous donnent.