II La maison neuve du chemin de Soissons

Juste au milieu de l’espace situé entre le nord et l’est de la forêt de Villers-Cotterêts, espace que nous avons négligé de parcourir, puisque nous avons commencé notre pèlerinage au château de Villers-Hélon, et que nous l’avons abandonné à la montagne de Vivières, s’étend, avec les ondulations d’un gigantesque serpent, la route de Paris à Soissons.

Cette route, après avoir déjà rencontré la forêt, qu’elle traverse dans la longueur d’un kilomètre, à Gondreville, et qu’elle écorne à la Croix-Blanche ; après avoir laissé à sa gauche le chemin de Crépy ; après avoir fléchi un instant devant les carrières de la Fontaine-Eau-Claire ; après s’être précipitée dans la vallée de Vauciennes ; après l’avoir remontée ; après avoir, d’une ligne assez droite, gagné Villers-Cotterêts, qu’elle occupe par un angle obtus, sort à l’extrémité opposée de la ville, et va, à angle droit, au pied de la montagne de Dampleux, côtoyer d’un côté la forêt, et de l’autre la plaine où s’élevait autrefois cette belle abbaye de Saint-Denis, dans les ruines de laquelle j’ai si joyeusement couru étant enfant, et qui aujourd’hui, n’est plus qu’une jolie petite maison de campagne habillée de blanc, coiffée d’ardoises, parée de contrevents verts, et perdue au milieu des fleurs, des pommiers et du feuillage mouvant des trembles.

Puis elle entre résolument dans la forêt, qu’elle occupe dans toute son épaisseur, pour n’en sortir, deux lieues et demie plus loin, qu’au relais de poste nommé Vertefeuille.

Pendant cette longue traversée, une seule maison s’élève à droite du chemin ; elle a été bâtie du temps de Philippe-Égalité, pour servir de demeure à un garde chef. On l’a appelée alors la Maison-Neuve, et, quoiqu’il y ait à peu près soixante-dix ans qu’elle a poussé comme un champignon au pied des hêtres et des chênes gigantesques qui l’ombragent, elle a, telle qu’une vieille coquette qui se fait appeler par son nom de baptême, conservé l’appellation juvénile sous laquelle elle a d’abord été connue.

Pourquoi pas ? Le Pont-Neuf, bâti en 1577, sous Henri III, par l’architecte Ducerceau, se fait bien toujours appeler le Pont-Neuf !

Revenons à la Maison-Neuve, centre des événements rapides et simples que nous allons raconter, et faisons-la connaître au lecteur par une description détaillée.

La Maison-Neuve s’élève, en allant de Villers-Cotterêts à Soissons, un peu au-delà du Saut du Cerf, endroit où la route se resserre entre deux talus, et qui fut ainsi nommé parce que, à une chasse de monsieur le duc d’Orléans (Philippe-Égalité, toujours : Louis-Philippe, on le sait, n’était point chasseur), un cerf effaré sauta d’un talus à l’autre, c’est-à-dire franchit un intervalle de plus de trente pieds !

C’est en sortant de cette espèce de défilé que l’on aperçoit, à cinq cents pas en avant, à peu près, la Maison-Neuve, bâtisse à deux étages et à toit de tuiles troué par des lucarnes, avec deux fenêtres au rez-de-chaussée et deux fenêtres au premier.

Ces fenêtres, percées sur un des côtés de la maison, regardent l’occident, c’est-à-dire Villers-Cotterêts, tandis que sa face, tournée du côté du nord, s’ouvre sur la route même par la porte qui donne entrée dans la salle du bas, et par une fenêtre qui donne jour à une chambre du haut.

La fenêtre est directement superposée à la porte.

À cet endroit, comme aux Thermopyles, où il n’y avait passage que pour deux chars, la route se réduit à la largeur de son pavé, resserrée qu’elle est, d’un côté par la maison, de l’autre par le jardin de cette même maison, qui, au lieu d’être situé, comme d’habitude, derrière la bâtisse ou sur un de ses flancs, est situé en face d’elle.

La maison a un aspect différent, selon les saisons.

Au printemps, vêtue de sa vigne verte comme d’une robe d’avril, elle se chauffe amoureusement au soleil ; on dirait alors qu’elle est sortie de la forêt pour venir se coucher au bord de la route. Ses fenêtres, et surtout une des fenêtres du premier étage, sont garnies de ravenelles, d’anthémis, de cobéas et de volubilis qui leur font des stores de verdure tout brodés de fleurs d’argent, de saphir et d’or. La fumée qui s’échappe de sa cheminée n’est qu’une vapeur bleuâtre et transparente laissant à peine sa trace dans l’atmosphère. Les deux chiens qui habitent les deux compartiments de la niche bâtie à la droite de sa porte sont sortis de leur abri de planches ; l’un est couché et dort paisiblement, le museau allongé entre ses deux pattes ; l’autre, qui sans doute a assez dormi pendant la nuit, est gravement assis sur son derrière, et, la face ridée, cligne des yeux au soleil. Ces deux chiens, qui appartiennent invariablement à la vénérable race des bassets à jambes torses, race qui s’honore d’avoir eu mon illustre ami Decamps pour son peintre ordinaire, sont, invariablement encore, une femelle et un mâle ; la femelle s’appelle Ravaude et le mâle Barbaro. Sur ce dernier point, cependant, c’est-à-dire sur celui des noms, on comprend que ce serait se montrer systématique que d’être absolu.

En été, c’est autre chose : la maison fait la sieste ; elle a fermé ses paupières de bois ; aucun jour n’y pénètre. Sa cheminée reste sans haleine et sans respiration ; la porte seule, située au nord, demeure ouverte pour surveiller la route ; les deux bassets sont ou rentrés dans leur niche, aux profondeurs de laquelle le voyageur n’aperçoit qu’une masse informe, ou étendus le long du mur, au pied duquel ils cherchent à la fois la fraîcheur de l’ombre et l’humidité de la pierre.

En automne, la vigne a rougi ; la robe verte du printemps a pris des tons chauds et miroitants comme en ont le velours et le satin qui ont été portés. Les fenêtres s’entrebâillent ; mais aux ravenelles et aux anthémis, fleurs des saisons printanières, ont succédé les reines-marguerites et les chrysanthèmes. La cheminée recommence à éparpiller dans l’air de blancs flocons de fumée, et, quand on passe devant la porte, le feu qui brûle dans l’âtre, quoique à moitié voilé par la marmite où bout le pot-au-feu, et par la casserole où cuit la gibelotte, tire l’œil du voyageur.

Ravaude et Barbaro ont secoué la somnolence du mois d’avril et le sommeil du mois de juillet : ils sont pleins d’ardeur et même d’impatience ; ils tirent leur chaîne, ils aboient, ils hurlent ; ils sentent que l’heure de l’activité est venue pour eux, que la chasse est ouverte, et qu’il faut faire la guerre, et une guerre sérieuse, à leurs ennemis éternels, lapins, renards et même sangliers.

En hiver, l’aspect devient morne : la maison a froid, elle grelotte. Plus de robe verte ou rouge changeant ; la vigne a laissé tomber ses feuilles une à une avec ce triste murmure des feuilles qui tombent ; elle étend sur la muraille ses nerfs décharnés. Les fenêtres sont hermétiquement fermées ; toute fleur en a disparu, et l’on n’aperçoit plus que les ficelles, détendues comme celles d’une harpe au repos, où montaient les volubilis et les cobéas absents. Une énorme colonne de fumée opaque qui s’échappe en spirale de la cheminée indique que, le bois étant un des bénéfices du garde, on ne ménage pas le bois. Quant à Ravaude et à Barbaro, on les chercherait en vain dans leur niche vide ; mais, si, par hasard, la porte de la maison s’ouvre au moment où passe le voyageur, et qu’il plonge un regard curieux dans l’intérieur de la maison, il pourra les apercevoir se dessinant en vigueur sur la flamme du foyer, d’où les écarte à chaque instant le coup de pied du maître ou de la maîtresse de la maison, et où cependant ils reviennent obstinément chercher une chaleur de cinquante degrés, qui leur brûle les pattes et le museau, et qu’ils ne combattent qu’en tournant mélancoliquement la tête à droite ou à gauche, et en levant alternativement, et avec un cri plaintif, l’une ou l’autre patte.

Voilà ce qu’était et qu’est encore, moins les fleurs peut-être, qui tiennent toujours à la présence de quelque jeune fille au cœur tendre et inquiet, la maison neuve du chemin de Soissons, vue à l’extérieur.

Vue à l’intérieur, elle offrait d’abord au rez-de-chaussée la grande salle d’entrée que nous avons entrevue, meublée d’une table, d’un buffet et de six chaises de noyer, les murailles ornées de cinq ou six gravures représentant, selon les différentes périodes des gouvernements qui se sont succédé, soit Napoléon, Joséphine, Marie-Louise, le roi de Rome, le prince Eugène et la mort de Poniatowski ; soit le duc d’Angoulême, la duchesse d’Angoulême, le roi Louis XVIII, son frère Monsieur et le duc de Berry ; soit enfin le roi Louis-Philippe, la reine Marie-Amélie, le duc d’Orléans et un groupe d’enfants blonds et bruns composé du duc de Nemours, du prince de Joinville, du duc d’Aumale et des princesses Louise, Clémentine et Marie.

Aujourd’hui, je ne sais plus ce qu’il y a.

Au-dessus de la cheminée, trois fusils à deux coups, accrochés, se sèchent, dans des linges graissés, de la dernière pluie ou du dernier brouillard.

Derrière la cheminée s’étend un fournil donnant sur la forêt par une petite fenêtre.

Accolée à la face orientale, rampe une cuisine ajoutée au bâtiment un jour que, la maison s’étant trouvée trop petite pour ses habitants, il fallut transformer en chambre l’ancienne cuisine.

Cette chambre qui a été cuisine, c’est ordinairement la chambre du fils de la maison.

Au premier étage, deux autres chambres : celle du maître et de la maîtresse, c’est-à-dire du garde chef et de sa femme, et celle de leur fille ou de leur nièce, s’ils ont une fille ou une nièce.

Ajoutons que cinq ou six générations de gardes se sont succédé dans cette maison, et que ce fut à sa porte, et dans cette première salle, que se passa, en 1829, le drame sanglant qui amena la mort du garde chef Choron.

Mais, à l’époque où s’ouvre l’histoire que nous allons raconter, c’est-à-dire dans les premiers jours de mai 1829, la Maison-Neuve était habitée par Guillaume Watrin, garde chef de la garderie de Chavigny, par Marianne-Charlotte Choron, sa femme, qu’on appelait simplement la mère, et par Bernard Watrin, leur fils, qui n’était connu que sous le nom de Bernard.

Une jeune fille, l’héroïne de cette histoire, nommée Catherine Blum, avait aussi habité cette maison, mais depuis dix-huit mois ne l’habitait plus.

D’ailleurs, nous dirons les causes d’absence et de présence, l’âge, l’aspect et le caractère des personnages, comme nous avons l’habitude de le faire, au fur et à mesure qu’ils entreront en scène.

Reportons-nous donc purement et simplement à l’époque que nous avons dite, à savoir au 12 mai 1829.

Il est trois heures et demie du matin ; les premières lueurs du jour filtrent à travers les feuilles des arbres, encore vertes de ce vert virginal qui ne dure que quelques semaines ; le moindre vent fait pleuvoir une rosée glacée qui tremble à l’extrémité des branches, et roule sur les grandes herbes comme une grêle de diamants.

Un jeune homme de vingt-trois à vingt-quatre ans, blond, aux yeux vifs et intelligents, marchant de ce pas cadencé familier aux marcheurs habitués à de longues routes, vêtu du petit uniforme des gardes, c’est-à-dire de la veste bleue avec la feuille de chêne d’argent au collet, coiffé de la casquette pareille, portant le pantalon de velours à côtes, les grandes guêtres de peau à boucles de cuivre, tenant, d’une main, son fusil sur l’épaule, et de l’autre un limier en laisse, traversait le mur du parc par une de ses brèches, et, en gardant avec soin le milieu de la route, plutôt par habitude que pour éviter la rosée, dont il était trempé comme d’une pluie, s’avançait, par la laie des fonds Houchard, vers la maison neuve du chemin de Soissons, dont il apercevait depuis bien longtemps, de l’autre côté de la route, la face occidentale, c’est-à-dire celle sur laquelle s’ouvrent les quatre fenêtres.

Au reste, arrivé à l’extrémité de la laie, il vit que porte et fenêtres étaient closes. Tout dormait encore chez les Watrin.

– Bon ! murmura le jeune homme, on se la passe douce chez le papa Guillaume !… Le père et la mère, je le conçois encore ; mais Bernard, un amoureux ! Est-ce que ça doit dormir, un amoureux ?

Et il traversa la route, s’approchant de la maison dans le but évident de troubler sans remords le sommeil des dormeurs.

Au bruit de ses pas, les deux chiens sortirent de leur niche, tout prêts à aboyer, et contre l’homme et contre le limier ; mais, sans doute, reconnurent-ils deux amis, car leur bouche s’ouvrit démesurément, non pas pour un aboi menaçant, mais pour un bâillement amical, en même temps que leur queue balayait joyeusement le sol, au fur et à mesure que s’avançaient les deux nouveaux venus, qui, du reste, sans appartenir positivement à la maison, ne lui paraissaient pas tout à fait étrangers.

Parvenu au seuil, le limier familiarisa avec les deux bassets, tandis que le garde, posant à terre la crosse de son fusil, cognait du poing contre la porte.

Rien ne répondit à ce premier appel.

– Ohé ! père Watrin ! grogna le jeune homme en frappant une seconde fois avec plus d’énergie encore que la première, est-ce que vous êtes devenu sourd, par hasard ?

Et il appliqua son oreille contre la porte.

– Enfin, dit-il après un instant d’attention, c’est bien heureux !

Cette phrase de satisfaction lui était arrachée par un léger bruit qu’il entendait à l’intérieur.

Ce bruit, qu’affaiblissaient la distance et surtout l’épaisseur de la porte, était celui de l’escalier, qui craquait sous les pas du vieux garde chef.

Le jeune homme avait l’oreille trop exercée pour se tromper à ce bruit et prendre le pas d’un homme de cinquante ans pour celui d’un garçon de vingt-cinq. Aussi murmura-t-il :

– Ah ! c’est le père Guillaume.

Puis, tout haut :

– Bonjour, père Guillaume ! cria-t-il. Ouvrez : c’est moi !

– Ah ! ah ! dit une voix venant de l’intérieur, c’est toi, François ?

– Parbleu ! qui voulez-vous que ce soit ?

– On y va ! on y va !

– Bon ! prenez le temps de passer vos culottes… On n’est pas pressé, quoiqu’il ne fasse pas chaud… Brrrou !…

Et le jeune homme frappa alternativement de chacun de ses deux pieds contre terre, pendant que le limier s’asseyait grelottant, et tout trempé de rosée comme son maître.

En ce moment, la porte s’ouvrit, et l’on vit apparaître la tête grisonnante du vieux garde, ornée, si matin qu’il fût, d’un brûle-gueule.

Il est vrai que ce brûle-gueule n’était pas encore allumé.

Ledit brûle-gueule, qui avait commencé par être une pipe, et qui était devenu brûle-gueule par suite des accidents divers qui avaient successivement raccourci son tuyau, ne quittait les lèvres de Guillaume Watrin que le temps strictement nécessaire à son propriétaire pour en expulser la vieille cendre et y introduire le tabac frais ; puis il reprenait, au côté gauche de sa bouche, entre deux dents creusées en tenailles, sa place accoutumée.

Il y avait encore un cas où le brûle-gueule fumait à la main du père Guillaume au lieu de fumer à ses lèvres : c’était le cas où son inspecteur lui faisait l’honneur insigne de lui adresser la parole.

Alors le père Guillaume tirait respectueusement son brûle-gueule de sa bouche, s’essuyait proprement les lèvres avec la manche de sa veste, passait derrière son dos la main qui tenait la pipe et répondait.

Le père Guillaume semblait avoir été élevé à l’école de Pythagore : quand il ouvrait la bouche pour faire une question, la question était toujours faite de la façon la plus brève ; quand il ouvrait la bouche pour répondre à une question, la réponse était toujours faite de la façon la plus concise.

Nous avons eu tort de dire : quand le père Guillaume ouvrait la bouche, jamais la bouche du père Guillaume ne s’était ouverte que pour bâiller, en supposant même, ce qui n’est point probable, qu’il eût bâillé jamais.

Le reste du temps, la mâchoire du père Guillaume, habituée à maintenir entre ses dents un fragment de pipe qui souvent n’avait pas plus de six ou huit lignes de tuyau, ne se desserrait point ; il en résultait un sifflement qui n’était pas sans analogie avec celui du serpent, les paroles étant obligées de s’échapper à travers l’écartement des deux mâchoires, écartement produit par l’épaisseur du tuyau de la pipe, mais qui à peine offrait un vide à pouvoir y glisser une pièce de cinq sous.

Quand la pipe avait quitté la bouche de Guillaume, soit pour donner à son maître le loisir de la vider ou la faculté de la remplir, soit pour lui permettre de répondre à quelque haut personnage, les paroles, au lieu d’être plus faciles, devenaient plus vibrantes ; le sifflement, au lieu de diminuer, augmentait, et c’était tout simple : le tuyau de la pipe ne desserrant plus la mâchoire, les dents de la mâchoire supérieure pesaient sur celles de la mâchoire inférieure de tout le poids de l’habitude.

Alors, bien habile était celui qui pouvait entendre ce que disait le père Guillaume !

Ce point culminant de la physionomie du père Guillaume établi, achevons son portrait.

C’était, nous l’avons dit, un homme de cinquante ans, d’une taille un peu au-dessus de la moyenne, droit et sec, avec des cheveux rares et grisonnants, d’épais sourcils, un collier de favoris encadrant son visage, de petits yeux perçants, un long nez, une bouche railleuse et un menton pointu. Sans avoir l’air d’écouter ou de voir, il avait toujours l’œil au guet, et voyait et entendait d’une merveilleuse façon, soit ce qui se faisait chez lui entre sa femme, son fils et sa nièce, soit ce qui se passait dans la forêt entre les perdrix, les lapins, les lièvres, les renards, les putois et les belettes, animaux qui, depuis le commencement du monde, se font des guerres aussi acharnées que, de l’an 774 à l’an 370 avant le Christ, s’en firent les Messéniens et les Spartiates !

Watrin avait mon père en vénération, et m’aimait beaucoup moi-même. Il avait conservé sous un globe le verre dans lequel avait l’habitude de boire le général Dumas quand il chassait avec lui, et dans lequel aussi dix, quinze et vingt ans après, il ne manquait jamais de me faire boire moi-même lorsque nous chassions ensemble.

Tel était l’homme qui, la pipe à la bouche, passait sa tête moqueuse par l’entrebâillement de la porte de la maison neuve du chemin de Soissons pour recevoir, à quatre heures du matin, le jeune garde qu’il avait appelé François, et qui se plaignait de n’avoir pas chaud, quoiqu’on fût, depuis un mois et vingt-sept jours, entré, au dire de Mathieu Laensberg, dans cette charmante période de l’année qui se nomme le printemps.

Voyant à qui il avait affaire, Guillaume Watrin ouvrit la porte toute grande, et le jeune homme entra.

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