À Monsieur David.

Toujours admirable, mon cher David ! Je ne sais laquelle de vos six nouvelles médailles est la plus belle. Je vais de l’une à l’autre, et ne saurais choisir. Votre Béranger est superbe. Votre Byron est toute une nouvelle manière qui lutte de beauté avec la première. Il me tarde de vous voir et de vous dire toute ma pensée autrement qu’avec du papier. Je finis comme j’ai commencé. C’est admirable.

V. H.

Ce 25 Xbre.

Le comte de Montbel. M. de Corbière quitta le ministère de l’Intérieur en janvier 1828, mais Victor Hugo parle ici d’un personnage ayant fait partie du ministère en 1827. L’un des censeurs, M. Brifaut, sans doute blâmé par le ministre, se défendit dans une lettre au Rédacteur du Moniteur, 6 mars 1830. Brouillon. Archives de la famille de Victor Hugo. Ludovic Vitet, critique d’art, homme politique, académicien, se destinait à l’enseignement qu’il quitta pour les lettres et entra au Globe en 1826. En 1831 il devint inspecteur des monuments historiques, puis secrétaire général du ministère du Commerce et conseiller d’État. Élu par l’Assemblée législative il siégea à l’extrême droite et fut, le 2 décembre 1851, nommé vice-président par l’assemblée qui essaya d’organiser la résistance au coup d’État. Il abandonna, pendant l’empire, la politique et se consacra aux études d’histoire, d’art et d’archéologie. Ses relations cordiales avec Victor Hugo cessèrent à partir du moment où le poète se rallia à la république. Le comité de secours de Canteleu avait demandé à Victor Hugo, par l’entremise de l’un de ses organisateurs, L. Vitet, des vers dont on vendrait des exemplaires imprimés pour venir en aide à des milliers d’ouvriers normands réduits au chômage et à la misère. Victor Hugo écrivit ces vers et les envoya à Vitet qui lui demanda l’autorisation de publier d’abord dans le Globe cette poésie intitulée alors l’Aumône et insérée en 1831 dans les Feuilles d’Automne sous le titre : Pour les pauvres. Le Globe la fit paraître le 3 février 1830 sous le titre : Pour les pauvres ouvriers de Bapaume et de Decauville. Collection de M me Aubry-Vitet. Directeur du Globe, qu’il avait fondé en 1824 avec Pierre Leroux. Docteur Parturier. Bulletin du Bibliophile, 1933. Collection de M me Aubry-Vitet. Collection Louis Barthou. Bien connu sous le pseudonyme de bibliophile Jacob, Paul Lacroix publia de nombreux romans historiques, plusieurs ouvrages de bibliographie et des études sur Rabelais, Ronsard, etc. En rentrant de la seconde représentation d’Hernani. Le contrat pour l’édition d’Hernani, contrat signé par l’éditeur Marne et Victor Hugo, fait partie de la collection Lacroix que conserve la bibliothèque de l’Arsenal. Lacroix aurait accepté de défendre les intérêts de Victor Hugo. Jules Lacroix, poète, romancier, et traducteur de plusieurs ouvrages de Shakespeare, Horace, etc. Sa traduction de Sophocle : Œdipe roi, est restée au répertoire du Théâtre-Français. Collection Louis Barthou. Armand Carrel, après avoir été secrétaire d’Augustin Thierry, publia quelques études historiques, puis il fonda, en 1830, avec Mignet et Thiers, le National dont il devint rédacteur en chef après la révolution de 1830. Il eut avec Émile de Girardin, en 1836, une polémique de presse qui amena un duel où il trouva la mort. On ne s’explique pas aisément la visite d’Armand Carrel après son article dans le National du 8 mars sur la première d’Hernani. Il s’y montre ennemi déclaré de la nouvelle école. Un deuxième article consacré la préface d’Hernani parut dans le National du 24 mars. Carrel y blâme ce principe : « La liberté dans l’art réclamée aux mêmes titres que la liberté dans la société. Tout le mal est dans cette confusion et M. Hugo est la preuve de toutes les extravagances auxquelles un homme capable de faire de belles choses peut être entraîné par elles. » — Le 29 mars, troisième article, plus violent encore, cette fois sur la pièce même. — Un dernier article où Carrel devait analyser les caractères des personnages était annoncé, mais ne fut pas publié. Copie faite par Mme Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. Ces jeunes gens avaient demandé à Victor Hugo des entrées pour une des tumultueuses représentations d’Hernani. Cinquante-deux ans plus tard, l’un des signataires de la demande, M. Lacau, rappelait à Victor Hugo la réponse qu’il avait faite aux cinq « étudiants en droit » et sollicitait une place pour la reprise au Théâtre-Français du drame Le Roi s’amuse. Archives de la Comédie Française. Actuellement Lycée Condorcet. Poète et romancier, Güttinguer obtint quelques succès de 1824 à 1826, mais ne devint célèbre qu’en 1837, quand parut son roman : Arthur. En 1825 il écrivit Victor Hugo pour le prier de faire partie de l’Académie de Rouen dont il était l’un des fondateurs. Ce fut l’origine de leurs relations. Insinuant et flatteur, il sut gagner une amitié qui ne s’altéra jamais chez le poète trop confiant pour soupçonner son jeu : d’une part protestant de son dévouement, d’autre part encourageant et servant l’amour de Sainte-Beuve pour Mme Victor Hugo ; sa correspondance avec le critique met en évidence sa duplicité. Victor Hugo venait de s’installer rue Jean-Goujon. Il avait été question pour Sainte-Beuve d’accompagner Lamartine qui aurait été nommé ambassadeur à Athènes, ce qui ne se réalisa pas. Sur les Consolations. Journal des Débats, 9 mai 1830. — Nisard, journaliste et critique littéraire, adversaire du romantisme, fut toute sa vie hostile à Victor Hugo. Archives Spoelherch de Lovenjoul. Archives Spoelherch de Lovenjoul. Inédite. À M. David, statuaire. Les Feuilles d’Automne. Bibliothèque d’Angers. À M. de Lamartine, 20 juin 1830. Les Feuilles d’Automne. M me Valentine de Lamartine. — Lettres à Lamartine. Adèle. Fille de Charles Nodier, Marie était la joie et le charme des soirées de l’Arsenal. Note de Sainte-Beuve : « Révolution de Juillet. » Archives Spoelberch de Lovenjoul. Le prince de Polignac, ministre des Affaires étrangères sous Charles X, se rendit très impopulaire en contresignant les Ordonnances de Juillet 1830 ; il fut traduit devant la Cour des Pairs et condamné à la prison perpétuelle. L’amnistie de 1836 le libéra. Dicté après juillet 1830, vers publiés d’abord dans le Globe, puis insérés dans Les Chants du Crépuscule, en 1835. Frère de Victor Pavie. Victor Cousin, professeur de la faculté des lettres, auteur de nombreux ouvrages de philosophie, académicien, pair de France, conseiller d’État. Inédite. Bibliothèque Victor Cousin. Académie. Général Lafayette. Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Louis Noël, poëte et professeur, avait connu Victor Hugo au début de 1830, il lui avait envoyé une ode et en avait reçu une invitation à l’aller voir ; il avait été l’un des plus ardents combattants aux représentations d’Hernani ; Victor Hugo s’était intéressé à ce jeune provincial seul à Paris, éloigné des siens, et lui avait ouvert sa maison. Bibliothèque Victor Cousin. Académie. Dans le Globe du 4 novembre 1830, sur la deuxième édition de Joseph Delorme (article anonyme). Il y a là une erreur de lecture ; ne serait-ce pas emprisonne ! Les événements nous empêchent de vérifier sur l’original, les archives Spoelberch de Lovenjoul n’étant pas eacore rentrées au château de Chantilly. Archives Spoelberch de Lovenjoul. Louis Noël fut nommé régent de philosophie au collège St-Omer, sur la recommandation de Victor Hugo. Louis Noël. Correspondance. Benjamin Constant, homme politique, orateur et publiciste. Son libéralisme intransigeant lui valut l’exil sous Napoléon Ier. Il laissa de nombreux écrits sur la politique et la religion, mais le plus connu de ses ouvrages est un roman : Adolphe. Brouillon. Archives de la famille Victor Hugo. Inédite. Veuve du général Junot ; ses Mémoires sur la Révolution obtinrent du succès ; sa correspondance la montre très attachée à Victor Hugo et à sa famille ; le poète, à la mort de la duchesse, publia, dans les Rayons et les Ombres, des vers afin d’obtenir pour elle une sépulture convenable : À Laure, duchesse d’A. Napoléon, fils aîné de la duchesse. Collection Luis Barthou. « Ah ! ne prononcez jamais, je vous en conjure, priez madame Hugo de ne jamais prononcer ce mot d’inconstance qui me revient de toutes parts. » « Elle est donc tuée irréparablement cette amitié qui fut de ma part un culte, il ne nous reste plus, mon ami, qu’à l’ensevelir avec autant de piété qu’il se peut. » « ... Si vous saviez à quel supplice de damné je suis livré sans relâche depuis trois ou quatre heures du matin jusqu’au jour. Il y a en moi du désespoir, voyez-vous, de la rage ; des envies de vous tuer, de vous assassiner par moments en vérité (7 décembre 1830). — Gustave Simon. Lettres de Sainte-Beuve à Victor Hugo et à M me Victor Hugo. Revue de Paris, 1er janvier 1905. Archives Spoelberch de Lovenjoul. « Quand je pense dans quels termes d’intimité et de confiance nous étions tous, il y a un an à pareille époque, ce retour m’est bien douloureux. » (13 décembre 1830.) Gustave Simon. Lettres de Sainte-Beuve à Victor Hugo et à M me Victor Hugo. Revue de Paris, 1er janvier 1905. Archives Spoelberch de Lovenjoul. Inédite. L’illustre chansonnier fut toute sa vie pour Victor Hugo d’un dévouement désintéressé et inlassable. Bibliothèque d’Angers.

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