À Victor Pavie.

17 septembre 1830.

Merci de votre bonne lettre, mon cher Pavie. Je suis heureux de savoir que vous vous portez bien, que vous avez retrouvé bien portants votre bon père, votre bon frère, et que vous pensez toujours un peu à moi dans l’étourdissement des vacances. Ce que vous me dites de ces vers me va au cœur. Je les avais faits pour que vous les sentissiez ainsi. Dites à notre ami Théodore qu’il a sa part de votre vive et belle imagination. Ce que j’ai lu de lui dans le Feuilleton m’a enchanté.

Ma femme est bellement accouchée, un peu après la mitraille et la canonnade, d’une petite fille à petite bouche, dont Sainte-Beuve est le parrain, que nous nommons Adèle et que nous baptisons dimanche. Nous boirons à votre santé.

Moi, cependant, je suis plongé jusqu’au cou dans Notre-Dame. J’empile page sur page, et la matière s’étend et se prolonge tellement devant moi à mesure que j’avance que je ne sais si je n’en écrirai pas la hauteur des tours.

Quant à Marion de Lorme, j’attends que le théâtre se réorganise, et je compte bien que vous serez à Paris. Vous savez que vos applaudissements sont la douceur de mes succès, si succès il y a.

À vous, toujours à vous et aux vôtres.

Victor.

Share on Twitter Share on Facebook