À Madame Victor Hugo, chez Madame Vacquerie, Villequier près et par Caudebec [Seine-Inférieure).

1er septembre [1849].

Chère amie, je t’écris bien vite un mot. Voici enfin la queue de mon congrès terminée, je sors de chez le président de la République auquel j’ai dit entre autres choses qui l’ont frappé que l’homme le plus en dehors des réalités de ce temps-ci, et le plus grand rêveur, c’était M. Thiers. Me voilà libre quelques instants. Je veux faire à ma Didine ma visite qu’elle attend. Je serai donc à Villequier le 4. Je ne ferai probablement qu’y passer, mais je prendrai le temps d’aller vous embrasser toi et ma Dédé et de serrer la main d’Auguste.

Surtout dis à madame Vacquerie, en lui offrant mes respects, qu’elle ne se préoccupe pas de moi. Je serai un passant et non un hôte.

Tout va bien ici. Charles prend bien à La Presse, il y a aujourd’hui un charmant feuilleton. Nous passons nos soirées à parler de vous, et moi, mes heures à penser à vous.

Je chercherai deux ou trois jours de solitude au bord de la mer, et je tâcherai de faire quelques vers.

Je t’embrasse encore, chère amie.

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