À Noël Parfait.


Hauteville-House, 26 Xbre [1855].

Je n’ai à ma disposition que ce portrait que je déclare horrible. Il faut pourtant que je vous l’envoie ainsi qu’à notre cher ami et collègue Fleury. Un de ces jours on refera de la photographie ; le soleil me verra d’un meilleur œil, et je vous remplacerai ce hideux gros bonhomme ventru par un Victor Hugo vrai. Prenez ce monsieur pour garder la place. — Je ne comprends rien à notre excellent et cher Hetzel, et personne n’y comprend rien. Je vous envoie deux extraits de lettres adressées ici à des proscrits. Vous en ferez près d’Hetzel l’usage que vous voudrez. Une personne amie m’écrit : Il désirerait que les Contemplations ne parussent pas à Paris qu’il ne parlerait pas autrement. Vous me parlez de confiance. Ma confiance en vous est absolue. Je vous en donne une bien grande preuve en vous communiquant tout cela. Quant à H. c’est le plus digne et le plus loyal des hommes, mais il est léger. — Vous, vous êtes l’honneur sérieux et l’esprit charmant. Faites parvenir ceci à Dumas le 1er janvier par une occasion sûre. Je ne vous remercie pas. Je vous aime.

La Joie fait peur, à la Comédie-Française, Le Chapeau d’un horloger, au Gymnase. Le général Le Flô, représentant du peuple, fut nommé questeur ; arrêté, emprisonné à Mazas, puis à Ham, il fut embarqué sur un paquebot anglais, avec défense de rentrer en France sous peine de déportation. Paul Meurice. Collection de M. Détroyat. « ... Vous oubliez donc ceux de Bruxelles, que vous ne leur écrivez plus jamais ? « … J’aperçois venir un petit démoc-soc. qui, selon toute apparence, naîtra le 24 février pour l’anniversaire de la République. » Lettre de Deschanel, 30 X bre Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Mort le 7 février 1855. Bibliothèque Nationale. Cette lettre ne porte pas de nom de destinataire. Victor Hugo à Louis Bonaparte.Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Publiée en partie dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. — Collection Louis Barthou. Inédite. Paul Meurice avait demandé qu’une poésie des Contemplations fût dédiée à son frère, l’orfèvre célèbre. Froment Meurice. Émile Allix, tout jeune, connut Victor Hugo et sa famille à Jersey ; il se fit recevoir médecin et ne cessa de prouver son dévouement à Madame Victor Hugo qu’il soigna jusqu’à sa mort. Bibliothèque Nationale. Les Contemplations, Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Paul Meurice allait faire représenter un drame intitulé : Paris. Lettre à Louis Bonaparte. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Mme Parfait souhaitait lire avec son mari les épreuves des Contemplations. Louis Barthou, Impressions et Essais. Inédite. Feld-maréchal anglais, commandant en chef de l’armée anglaise pendant la guerre de Crimée. Il mourut du choléra à Sébastopol. Bibliothèque Nationale. Pascal Duprat, directeur de la Revue indépendante, fut exilé au coup d’État et se retira à Bruxelles. Il demandait, pour sa Revue, communication, avant la publication, des Contemplations ; Victor Hugo refusa. Hetzel. Louis Barthou, Impressions et Essais. Louis Barthou, Impressions et Essais. Inédite. La chatte de Vacquerie. La levrette de Charles. Carton, le chien de Marine-Terrace. Bibliothèque Nationale. Cousine de Victor Hugo et fille du colonel Louis Hugo. Mariée en 1854 à Tulle, elle devint veuve après six mois de mariage et entra au Carmel de Tulle ; elle y prit le voile en 1858. Elle mourut en 1906. Musée Carnavalet. Le drame Paris, résumé de l’histoire de Paris, finissait sur ces mots du général Bonaparte : La République française est comme le soleil, aveugle qui ne la voit pas. La censure impériale, supprima deux tableaux et exigea que l’œuvre se terminât sur un tableau montrant Napoléon Ier victorieux. Paul Meurice refusa d’écrire cet acte, mais le directeur l’écrivit lui-même. Paul Meurice alors ne voulut pas que son nom parût sur l’affiche. Ces conventions furent bientôt violées et l’auteur intenta un procès — qu’il perdit. Paris fut représenté le 2 juillet 1855 au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Herzen, révolutionnaire russe, fut exilé en Sibérie ; gracié, il parcourut l’Europe ; expulsé de France, il se réfugia à Londres. L’Étoile polaire, revue fondée par Herzen à Londres, où il s’était réfugié. Cette lettre a été publiée dans la première livraison de L’Étoile polaire, puis rééditée dans les œuvres de Herzen. Communiquée par l’Institut d’Histoire sociale d’Amsterdam. Collection de Madame Lauth-Sand. Collection Louis Barthou. Inédite. Sylvestre de Sacy, avocat, était rédacteur au Journal des Débats depuis 1828 et venait, en 1854, d’être élu à l’Académie française. — Le 16 août, dans une lettre adressée à Mme Victor Hugo, Jules Janin écrivait : « Dites aussi à M. Victor Hugo qu’il écrive à Sacy que c’est moi qui parlerai de ce livre » (Les Contemplations). Collection Louis Barthou. Inédite. Procès intenté par Paul Meurice au directeur de la Porte-Saint-Martin pour avoir, contre les conventions prévues, affiché le nom de l’auteur après avoir ajouté un tableau impérialiste au drame Paris.

Voici la dédicace que Paul Meurice voulait publier en tête de son drame ; l’éditeur Michel Lévy s’y refusa :

Maître ! génie absent de la grande cité !
Lutteur qu’aime et que craint l’archange Adversité !
Voudrez-vous de ce drame où l’Histoire et la France
Ont eu le poing coupé pour crime d’espérance ?
Qu’à votre ardent Pathmos inondé de rayons
Il porte au moins les vœux que nous vous envoyons
Au nom de la patrie expirante et fidèle,
Nous exilés de vous, à vous exilé d’elle.

(Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice).

Bibliothèque Nationale. Le coin de la page est déchiré, le mot manque. Ce mot : moignon a été placé dans la pièce : Je payai le pêcheur qui passa son chemin. Collection Louis Barthou. Reproduite dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Collection Louis Barthou. Collection Louis Barthou. Bibliothèque Nationale. Ribeyrolles se fit connaître par la publication de ses études sur Mirabeau, Sieyès, Chateaubriand ; il collabora à la Revue de France, à La Réforme dont il devint rédacteur en chef. Représentant du peuple en 1849, il fut condamné à la déportation et désigné pour Cayenne. Il put gagner Jersey après le coup d’État et fonda le journal L’Homme, mais ce journal fut poursuivi en 1855 pour avoir publié une lettre ouverte et peu respectueuse à la reine d’Angleterre, qui venait de rendre à Louis Bonaparte sa visite. Ribeyrolles fut expulsé de Jersey. Il se réfugia à Londres. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Hetzel. De 1830 à sa mort, en octobre 1870, Mélanie Waldor publia de nombreux romans, poèmes, drames et comédies. Toute dévouée à l’empire et fort protégée en haut lieu, elle ne pouvait que détester l’auteur des Châtiments ; le 26 octobre 1855 elle publia dans le Moniteur universel des vers où, à propos de la guerre de Crimée, elle accusait Victor Hugo d’avoir exalté les hauts faits de l’armée russe au détriment de l’armée française. C’était d’ailleurs faux, mais il fallait plaire à l’Élysée. Louis Barthou, Impressions et Essais. Inédite. — Jules Laurens, peintre et lithographe. Plusieurs de ses dessins ont été publiés dans un ouvrage intitulé : Voyage en Turquie et en Perse. Beaucoup de ses peintures et aquarelles ont eu un grand succès. Communiquée par M. Lardanchet, libraire, à Lyon. Inédite. Le 7 novembre, Schœlcher avait annoncé à Victor Hugo qu’il travaillait à un livre sur « la vie de Haendel qui n’était pas seulement un grand musicien, mais un grand homme ». Eugène Sue était, depuis la publication de Notre-Dame de Paris (1831), lié avec Victor Hugo. Les Mystère de Paris et Le Juif Errant, ses deux plus beaux succès, classèrent Eugène Sue parmi les grands romanciers populaires. Communiquée par M. E. Fabius. Inédite. — Collection Louis Barthou. Inédite. Fleury, représentant en 1848, vota, dès l’élection de Louis Bonaparte, contre toutes les mesures proposées par son gouvernement. Bien que non réélu en 1849, il continua, dans le conseil général de l’Indre, d’affirmer ses opinions républicaines et fut arrêté et expulsé au coup d’État. Collection Louis Barthou.

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