À Paul Meurice.

Mardi 3 juillet [1855].

Encore moi. Je vous écris coup sur coup. Cher poëte, nous comptions recevoir aujourd’hui une lettre d’Auguste. Rien. Cela nous inquiète. Nous craignons que l’état de sa mère n’ait empiré, et vous devriez bien, excellent ami, nous tirer d’anxiété le plus tôt possible. Je pense que vous avez reçu toutes mes lettres depuis dix jours, celle du 24 juin en contenant trois autres (pour Paillard de Villeneuve. — Mme Abel. — Mme d’Aunet) et mes deux dernières du 30 juin et du 1er juillet. À ce propos, permettez-moi de vous renouveler la recommandation de ne remettre aucune réponse pour moi à M. Krafft (Edmond) que je ne connais pas particulièrement et auquel vous aurez à payer pour moi les 75 francs que je viens de tirer sur vous. Je suis honteux de toutes ces peines que je vous donne et de toute cette prose que je vous griffonne.

Écrivez-nous vite, envoyez-nous de bonnes nouvelles, et ayez un grand succès. — Dites à Auguste que son absence nous couvre d’ombre dans notre trou. Qu’il revienne bien vite. — À vous.

Ex intimo.

V.

Mme de Girardin. Quel malheur ! Il y a deux ans, elle était ici avec lord Raglan. Les voilà morts tous deux presque au même moment. Pourquoi cette conjonction de fatalité entre ce lord quelconque et cette grande âme ? — Je viens d’écrire à Émile de Girardin. Nous sommes navrés de cette

mort.

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