Au docteur Terrier.

Guernesey, Hauteville-House, 18 décembre 1858.

Je vous donne ce livre comme à l’un des hommes que j’aime et que j’estime le plus au monde.

Dans deux maladies graves, vous avez guéri ma fille, et vous m’avez guéri. Je dirais sauvé, si Dieu n’avait pas été là pour vous aider.

Dans ces deux occasions inoubliables, vous avez été pour moi, pour nous, un admirable ami.

C’est à l’ami que j’offre ce livre. Je l’offre aussi à l’intègre représentant du peuple qui a défendu la République et au vaillant proscrit qui honore l’exil.

Comme si elle eût prévu à quel point la destinée nous rapprocherait, la main mal intentionnée et bien inspirée qui a signé le décret de bannissement a mis entre vous et moi un trait d’union. Nos deux noms se touchent sur le décret d’exil ; qu’ils se touchent aussi sur ce livre.

À vous donc, et du fond du cœur, cher docteur Terrier.

Victor Hugo.

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