À Auguste Vacquerie.

Dimanche 16 8bre [1859].

Je vous prouve ma reconnaissance, cher Auguste, en usant de vous de nouveau. Voici neuf lettres (Jourdan, Janin, Denis, Boulanger, Ch. Edmond, Saint-Victor, Baudelaire, Fleury, Marafy), seriez-vous assez bon pour les faire parvenir ? Il y a plusieurs adresses que j’ignore. — Votre excellente et charmante lettre m’a tiré de peine. J’étais vraiment inquiet. Pour quelques détails pourtant, mon inquiétude persiste. J’ai des raisons de croire que ni Victor Meunier, ni H. Descamps, ni Méry, n’ont reçu leur exemplaire. Avez-vous moyen de savoir ce qu’il en est ? — Je serais féroce d’écrire à Meurice en ce moment, et je n’en ferai rien. Il est presque sur le lit de misère de la représentation. Dites-lui seulement que, jeudi 20, je porterai un toast au succès du Roi de Bohême et que tout Guernesey l’applaudira de loin comme un seul Paris. — Je n’ai reçu aucun des journaux qu’il m’annonçait (excepté la revue de Genève) mais point de Gazette des Théâtres (A. Denis) et point de Charivari. Au Charivari, l’en-tête était de Paul Meurice, et vous jugez comme j’eusse désiré le lire. À propos de Charivari, sera-ce T. Delord ou H. Rochefort qui fera l’article ? Savez-vous quelque chose de cela ? Le Petit roi de Galice a-t-il en effet paru dans Le Messager, comme me l’écrivait Mme Colet ? Mme Colet y a-t-elle fait l’article qu’elle m’annonçait ? — Penserez-vous, cher ami, à demander à Paul Meurice si M. Boiteau lui a remis (il y a quelque temps déjà) quelques lettres de moi à Béranger. Il pourrait me les renvoyer par M. Chenay qui se chargerait aussi de m’apporter les dix exemplaires qu’il me faudrait ici. Plus l’Histoire de l’Inquisition. (Meurice la paierait sur l’Institut.) — Hetzel que j’ai fort griffé, m’écrit une lettre désolée, pleine d’adoration pour Paul Meurice qui, dit-il, lui tient rigueur. Priez Meurice de ma part de l’amnistier. Je crois les regrets de Hetzel très sincères et très vifs. Hetzel est, par beaucoup de côtés, très chaud, très ami, et très sympathique. Vous savez comme il s’est bien conduit pour Chenay. Pardonnons-lui donc tous en chœur. Je voudrais qu’à la première occasion Meurice, oubliant ses torts, lui envoyât un bon serrement de main. — Vous me dites de la part de toute votre chère famille de bien bonnes paroles. Mettez-moi aux pieds de ces dames. — Et puis, cher Auguste, parlez-moi de vous. À quand l’Enterrement de l’Honneur qui sera la résurrection de la Porte S t -Martin ? — À vous ex imo.

V.

Et l’Artiste ?

Share on Twitter Share on Facebook