À Charles Baudelaire.

Bruxelles, 10 avril 1861.

Monsieur, la petite bibliothèque de Hauteville-House vous remercie : elle a désormais votre beau volume complet. Je ne puis vous dire à quel point ce gracieux envoi me touche.

Me voici voyageant ; on m’a cru très malade cet hiver, mais le changement d’air me remet ; je vais d’horizon en horizon, je quitte l’océan pour la terre, je cours à travers monts et vaux, et la grande nature du bon Dieu me guérit.

Votre poésie aussi est un dictame ; c’est elle qui a commencé ma guérison. Les vers calment et charment. Je vous rends grâce et je vous serre cordialement la main.

Victor Hugo.

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