À Paul Meurice.

Hauteville-House, 31 décembre 1862.

Ce que vous recevrez en même temps que ce mot n’est pas encore le frontispice promis pour vos Misérables. Ils sont bien vôtres, car si j’ai fait le livre, vous et Auguste, l’avez mis au monde. Ce frontispice ne peut pas être le premier croquis venu, et le temps m’a manqué. Ce que je vous envoie est simplement pour prendre patience. Serez-vous assez bon pour distribuer les autres choses aux adresses indiquées. Mathieu de la Drôme a eu raison cette fois, le temps est horrible, toutes les postes arrivent et partent en retard. Voici qu’on sonne le départ du packet et je me dépêche de fermer cette lettre. À bientôt une plus longue. Si je vous disais combien je vous aime, la lettre ne finirait pas. Vous m’écrivez que vous avez un peu souffert cette année, je n’entends pas cela. C’est bon pour nous autres vieux, de souffrir.

Vous, soyez heureux et glorieux. Je vous embrasse.

Victor H.

La Gironde, 23 janvier 1862. — Extrait de journal collé dans le manuscrit du Reliquat, Documents, Actes et Paroles. Pendant l’Exil. Neuf condamnations à mort venaient d’être prononcées à Charleroi. Un chef de la section des manuscrits à la Bibliothèque royale de Bruxelles n’hésita pas à adresser au roi Léopold des vers pour demander la grâce des neuf condamnés et signa ces vers : Victor Hugo. Il écrivit ensuite au poëte pour s’excuser. Victor Hugo publia alors la lettre qu’on peut lire dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Publiée en partie dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.

Inédite. — Albert de Broglie, homme d’État et historien monarchiste, catholique, a laissé plusieurs ouvrages d’histoire.
Le 16 janvier 1862, Albert de Broglie avait écrit à Victor Hugo la lettre suivante :
« Monsieur, candidat à l’Académie Française pour la place laissée vacante par la mort du Père Lacordaire, j’ai le regret de ne pouvoir me conformer à l’usage en venant personnellement vous demander de m’être favorable. Vous me permettrez cependant de saisir cette occasion pour vous exprimer toute la sympathie que m’ont inspirée les injustices qui vous ont frappé, et dont vous prolongez, en ce moment encore, la rigueur par un dévouement volontaire.
Veuillez agréer, Monsieur, les assurances de ma haute considération.

Albert de Broglie. »

Abbé Brémond. Revue des Deux-Mondes, novembre 1925.

Communiquée par le duc de Broglie, petit-fils d’Albert de Broglie. Inédite. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Inédite en partie. Différentes réponses de Victor Hugo à la lettre de Lacroix du 3 février 1862. La première réponse fait allusion à ce texte : « À l’instant même, la poste nous apporte votre lettre de mardi dernier avec le bon à tirer de la feuille 20. Cette lettre a été à Paris, y a été ouverte, l’adresse portant par erreur mon nom avec l’indication : Paris-France. Un libraire de Paris à qui elle a été remise sur cette indication, l’a ouverte et nous la réexpédie ». « Point de seconde partie du manuscrit encore, du moins pas la suite de Waterloo ». « Peut-on couper les volumes à un chapitre ? ainsi par exemple, pour égaliser les volumes, rejeter Petit Gervais du tome premier au tome II ? Cette autorisation de votre part nous serait agréable, mon cher Monsieur ». « Nous augmenterons le nombre des volumes, mais en diminuant le prix du volume qui de 7 fr. 50 va être réduit à 6 francs. Cela fera un excellent effet sur le public. En réalité, le prix total des Misérables restera à peu près le même ». « La préface que vous comptez donner aux Misérables sera-t-elle étendue ? » Correspondance relative aux Misérables. — bibliothèque Nationale. Publiée en partie dans Les Misérables. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. — Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Gustave Simon, La Revue, 1er mai 1909. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Gustave Simon. — La Revue, 1er mai 1909. Archives de M me Lauth-Sand. Inédite. Bibliothèque Nationale. Gustave Simon. La Revue, 15 mai 1909. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Inédite. Rappelons que chaque feuille comporte 16 pages. Charles projetait d’écrire, en collaboration avec Paul Meurice, un drame d’après le roman des Misérables. Anatole Cerfbeer, journaliste, collabora, sous son nom et sous divers pseudonymes, à un grand nombre de journaux. Il laisse un ouvrage très estimé : Répertoire de la Comédie Humaine, de H. de Balzac. Bibliothèque Nationale. Gustave Simon, La Revue, 15 mai 1909. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Inédite. Louis Ulbach, journaliste devint directeur de la Revue de Paris en 1853 ; il fit dans Le Temps le feuilleton dramatique, écrivit nombre de romans. Il entretint avec Victor Hugo des relations très cordiales, il publia en 1885 L’Almanach de Victor Hugo et La Vie de Victor Hugo. Hector Malot fit de la critique littéraire, mais reste surtout comme romancier d’un genre tout spécial. De son œuvre, très touffue, il faut dégager Sans famille, qui eut un grand succès. Bibliothèque Nationale. Gustave Simon, La Revue, 15 mai 1909. Gustave Simon, La Revue, 15 mai 1909. Inédite. Bibliothèque Nationale. E. Biré. Victor Hugo après 1852. Inédite. A. Vacquerie revoyait le texte de Mme Victor Hugo pour Victor Hugo raconté et aurait voulu y insérer quelques extraits d’Amy Robsart. Edmond Texier, journaliste, collabora principalement au Siècle, et devint rédacteur en chef de L’Illustration en 1860. Il a laissé entre autres ouvrages historiques, une Biographie des Journalistes et une traduction de La Case de l’oncle Tom, de Mme Beecher-Stowe. Louis Huart, rédacteur en chef, puis directeur du Charivari. Adolphe Guéroult, emprisonné au coup d’État, devint directeur de La Presse en 1857 et fonda L’Opinion nationale en 1859. Bibliothèque Nationale. Article paru dans Le boulevard, 20 avril 1862.

L’Art romantique. (Notes et éclaircissements de Jacques Crépet.)
Le commentateur de cette lettre, M. Jacques Crépet, ajoute :
Quelques mois plus tard, Baudelaire écrivait à sa mère :
« Ce livre est immonde et inepte : J’ai montré, à ce sujet, que je possédais l’art de mentir. Il [Hugo] m’a écrit, pour me remercier, une lettre absolument ridicule. Cela prouve qu’un grand homme peut être un sot.

11 août 1862. »

Inédite. Collection Jules Claretie. La première partie des Misérables. George Sand n’avait pas accepté sans des réserves l’évangélique évêque Myriel. Archives de M me Lauth-Sand. Ce mot désignait l’interdiction possible. Gustave Simon. La Revue, 15 mai 1909. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Cuvillier-Fleury était, depuis 1834, critique littéraire au Journal des Débats. Journal des Débats. Dans son premier article (29 avril 1862) Cuvillier-Fleury avait jugé que Les Misérables étaient une œuvre périlleuse : « M. Hugo n’a pas fait un traité socialiste. Il a fait une chose que nous savons, par expérience, beaucoup plus dangereuse... Ce livre, par sa tendance trop avouée, n’est pas seulement œuvre d’écrivain, c’est l’acte d’un homme, j’allais dire l’acte d’un parti, une véritable démonstration de 1848 ». Déclarer dans les premiers volumes parus, cette œuvre dangereuse, c’était encourager le gouvernement à en interdire la suite. Dans sa réponse, d’ailleurs fort courtoise, Cuvillier-Fleury ne promettait, pour les articles suivants, aucun adoucissement à son premier jugement, mais Édouard Bertin, le directeur des Débats, lui demanda de s’attacher désormais à la partie littéraire du roman, ce qu’il fit. Publiée au tome III des Misérables. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Louis de Cormenin, tour à tour bonapartiste, royaliste sous Louis XVIII et Charles X, participa activement la république de 1848, puis se rallia à l’empire ; dans plusieurs journaux il fit de la critique littéraire. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Clément-Janin. — Victor Hugo en exil. Archives de Madame Lauth-Sand. Inédite. Charras. Histoire de la campagne de 1815. Waterloo. — Edgar Quinet. Histoire de la campagne de 1815. Bibliothèque Nationale. Inédite. Alfred Darcel était surtout un critique d’art. Il a publié de nombreuses études sur le moyen âge, la Renaissance, les monuments et églises anciens. Bibliothèque de Rouen. Inédite. Cet article, paru dans Le Siècle du 29 mai 1862, est plutôt malveillant, bien que contenant des éloges émaillés de restrictions. Le critique attend, pour se prononcer, la suite des Misérables, dont il ne connaît que les deux premiers volumes. Bibliothèque Nationale. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Inédite. Dans cette préface, Quinet en effet malmène le drame moderne « malgré tout le génie qui y est dépensé ». Bibliothèque Nationale. Inédite. Collection Jules Claretie. Inédite. Jésuites et Lazaristes. Brouillon relié dans le manuscrit du Reliquat de Actes et Paroles. Pendant l’exil. — Bibliothèque Nationale.

Au moment de parler des Misérables dans son Cours familier de littérature, Lamartine, pris de scrupule, avait envoyé à Victor Hugo cette lettre :

« Mon cher et illustre ami,

D’abord merci de l’envoi des Misérables au plus malheureux des vivants.
J’ai été ébloui et étourdi du talent devenu plus grand que nature. Cela m’a sollicité d’écrire sur vous et sur le livre.
Puis je me suis senti retenu par l’opposition qui existe entre nos idées et nullement entre nos cœurs. J’ai craint de vous blesser en combattant trop vertement le socialisme égalitaire, création des systèmes contre la nature.
Je me suis donc arrêté et je vous dis :
Je n’écrirai mon ou mes entretiens littéraires que si Hugo me dit formellement : « Mon cœur sauf, j’abandonne mon système à Lamartine. »
Adieu, répondez-moi et aimez-moi comme je vous ai toujours aimé.

Lamartine.


P.-S. — Pas de complaisance dans la réponse. Je n’écrirai pas avec autant de plaisir que j’écrirais.
Ne pensez qu’à vous. »

Muni de cette autorisation, dont d’ailleurs il ne pouvait douter, Lamartine en profita pour exécuter Les Misérables en cinq entretiens. Et d’abord le titre même :
«l’homme contre la société », voilà le Vrai titre de cet ouvrage, ouvrage d’autant plus funeste qu’en faisant de l’homme individu un être parfait, il fait de la société humaine, composée pour l’homme et par l’homme, le résumé de toutes les iniquités humaines... Les Misérables seraient beaucoup mieux intitulés Les Coupables, quelques-uns même Les Scélérats, tel que Jean Valjean ». On lit dans ces entretiens que Jean Valjean n’est qu’un scélérat, un sournois de vertu ; dans Fantine, Lamartine ne voit que la fille publique, l’évêque est un « socialiste ignorant », l’épisode des quatre jeunes couples inspire ce jugement « ... Le ramassis de quolibets, de calembours, de vulgarités saugrenues de cette partie carrée qui occupe un tiers du volume dans Les Misérables ne mérite pas qu’on s’y arrête ». — Puis Victor Hugo est accusé d’avoir inventé le mot de Cambronne auquel il eût été préférable de substituer « un mot noble ».
La forme n’est pas plus épargnée : « Impropriétés de termes, exagérations de phrases, de langue, fautes lourdes, saletés de goût », etc.
Dans tout le roman, seule l’Idylle de la rue Plumet trouve grâce.
« En résumé, Les Misérables sont un sublime talent, une honnête intention, et un livre très dangereux de deux manières : non seulement parce qu’il fait trop craindre aux heureux, mais parce qu’il fait trop espérer aux malheureux. »
Inédite. Communiquée par la librairie Cornuau. Album d’autographes donné par Mme V. H. à Mme Ch. Asplet. Archives Spoelherch de Lovenjoul. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Communiquée par la fille de Nefftzer. Feuilleton des Débats, 30 juin 1862. Cuvillier-Fleury avait été nommé, en 1827, précepteur du duc d’Aumale. Il avait écrit trois articles dans le Journal des Débats sur Les Misérables. Les derniers articles sur les tomes VII, VIII, IX et X sont de Jules Janin. Eraste était le pseudonyme de Jules Janin. Clément-Janin. Victor Hugo en exil. Inédite. À la fin de sa critique théâtrale, Banville n’avait pu résister au désir d’écrire sur Les Misérables un éloge tout à fait remarquable. Charles Bataille, auteur dramatique et romancier, écrivit aussi plusieurs chroniques au Figaro, au Boulevard. Collection Louis Barthou. Mistral, par la création et l’organisation du félibrige, poursuivit la conservation de la langue d’oc. Les premières poésies datent de 1852 ; Miréis, en 1859, fut une révélation et établit sa réputation. Enfin le Trésor du Félibrige, dictionnaire provençal-français, répandit et vulgarisa la langue de son pays. Il créa en 1898 le Musée Arlésien ; Mistral restera le plus grand poëte provençal. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Banquet offert à Victor Hugo par les éditeurs des Misérables, Lacroix et Verboeckhoven, à Bruxelles. Voir pour les détails Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Bibliothèque Nationale. Inédite. Communiquée par la librairie Cornuau. La Presse, 1er octobre 1862. Il n’y eut pas de suite à l’article du 1er octobre ; peut-être, comme le suppose M. Alidor Delzant dans son étude sur Paul de Saint-Victor, la censure prit-elle ombrage de cette analyse enthousiaste des Misérables. Collection Paul de Saint-Victor. Le carnet de 1868 indique 46 petits convives. Ce dîner eut lieu toutes les semaines jusqu’à la rentrée de Victor Hugo en France. Dans la capitale et les principales villes de l’Angleterre, le dîner des enfants pauvres fut institué et des milliers d’enfants furent secourus. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Inédite. Correspondance relative aux Misérables, Bibliothèque Nationale. Charles-Louis Chassin, journaliste et historien, grand émule de Michelet, ami d’Edgar Quinet, laissa une œuvre très appréciée : Le génie de la Révolution, une série de travaux sur la Hongrie, etc. Banquet des Misérables. Papiers Chassin, Bibliothèque de la Ville de Paris. Delvil, directeur du théâtre du Parc, à Bruxelles. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Ann Radcliffe a publié de nombreux romans pleins de péripéties tragiques. Auteur dramatique et romancier fécond, il a surtout écrit des ouvrages populaires, oubliés aujourd’hui. Publiée en partie dans Les Misérables. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Inédite. Hector Malot avait perdu sa mère le 4 octobre 1862. Communiquée par M me Lalande, petite-fille d’Hector Malot. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Maurice Clouard. Notes sur les dessins de Victor Hugo. Inédite. Communiquée par la librairie Cornuau. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Collection Jules Hetzel. Inédite. Le Doyen de Saint-Patrick représenté au théâtre de l’Odéon, le 20 novembre 1862. Léon de Wailly, poëte et auteur dramatique connu surtout par ses nombreuses traductions de romans anglais. Collection de M. Loucheur. Communiquée par la librairie Cornuau. Ces quatre mots ont été supprimés ; mais, selon le désir de Victor Hugo, les éloges décernés au graveur sont restés. Archives Spoelberch de Lovenjoul. Inédite. Algernon Swinburne, poëte anglais, écrivit plusieurs tragédies, mais son talent, très original, est surtout apprécié pour ses vers. Il fit quelques articles de critique. On trouve, dans la Couronne poétique de Victor Hugo, deux poésies de Swinburne. Communiquée par le British Museum, Londres. Note inédite écrite par Victor Hugo en marge d’une lettre d’Auguste Vacquerie. Inédite. Bibliothèque Nationale.

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