À Albert Lacroix.

H.-H., 18 9bre [1863].

Mon cher monsieur Lacroix,

Les jours sont courts, j’ai ce livre à finir, et je ne puis écrire à la lumière. De là la rareté et la brièveté de mes lettres. C’est pour cela que j’aurais voulu vous voir, outre le cordial plaisir de passer quelques jours avec vous. Je trouve excellent que vous soyez d’accord avec M. Pagnerre. Vous pouvez considérer les bases du traité Pagnerre comme admises. Il y aura des points de détail à régler. Il faudra, je crois, deux éditions, une parisienne et une belge, pareille à votre édition in-8° des Misérables, la feuille des Misérables, édition belge de 1862, devant servir d’étalon et de type. Je me dépêche d’achever, car il faudra se hâter de paraître, au plus tard fin février. — À cause du jubilé de Shakespeare.

Quant à la traduction anglaise, j’exclus absolument le nommé Wraxhall, l’inepte traducteur des Misérables.

Le livre de ma femme a été fort bien traduit en anglais, prendre le même traducteur.

Tous les autres points de votre lettre voudraient être discutés, entre autres Les Chansons des rues et des bois. En divisant vos 50 000 francs en 30 000 pour Shakespeare (avant la lettre collective de M. Pagnerre et de vous), en 20 000 pour Les Chansons des rues et des bois, vous avez abaissé votre proposition de 5 000 francs et fort modifié la situation. En outre, si vous étiez ici, je vous ferais voir par les traités et les chiffres qu’il n’est pas un de mes volumes de vers qui ne m’ait rapporté, en douze ans, beaucoup plus de 25 000 francs. Le jour me manque, je clos bien vite cette lettre, et je vous serre la main. Causer vaudrait mieux que toute cette correspondance, ça avance lentement.

Mille affectueux compliments .

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