À François-Victor.

10 octobre [1863]. H.-H.

Tu sais quelle montagne de lettres m’attendait à mon retour. Je me décide à y faire brèche aujourd’hui, et j’y trouve une lettre de Louis Blanc que, naturellement j’ouvre avant toutes. La voici, lis-la, et va bien vite voir Louis Blanc. Raconte-lui la chose. 1° En juin, première invitation indirecte adressée à M. Marquand. Toi oublié. Réponse stupéfaite de M. Marquand, qui prend sur lui de rappeler que tu existes, et d’ajouter, quant à moi, qu’il lui semble qu’une lettre personnelle et directe de M. de Manchester, président du Comité, à M. Victor Hugo, ne serait pas de trop.

2° Sur ce, un mois après, envoi à moi d’une circulaire imprimée. Rien à toi. Cependant les journaux publient les réponses de MM. Guizot et de Montalembert avec les invitations qui leur ont été faites, probablement d’une autre manière. — Je me considère comme n’ayant rien reçu, je ne suis point offensé, ni offensable, mais je n’ai pas été invité, je ne le suis pas. Je ne hais pas cette situation, et je reste en dehors du comité. Cela me va, pour Shakespeare comme pour moi. Louis Blanc sait combien je l’honore et je l’aime, il comprendra et m’approuvera, et refusera d’intervenir entre le comité provisoire et moi. Il y a un président à ce comité. Le silence de ce président me convient, et je l’accepte.

Voici un mot pour mon noble et cher ami Louis Blanc. Il va sans dire que tu peux lui lire cette lettre-ci. Tu ajouteras verbalement tous les détails que tu sais. Nous sommes très bien dehors, toi et moi.

Sème en mon nom toutes sortes de paroles charmantes autour de toi. Tu dois avoir reçu hier un billet de moi, et trois numéros du Star. Fais répéter.

Je t’embrasse, mon enfant chéri.

À bientôt.

V.

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