À Paul Meurice.

H.-H., 8 août [1863].

Je vais partir dans quelques jours, avec cette douce pensée de vous rencontrer. Si je ne vous vois pas, c’est que vous serez heureux autrement, et mieux, et je vous aime tant que toutes les formes de votre bonheur me plaisent, même celles qui me priveraient de vous serrer la main et de vous embrasser, sur notre Rhin ou notre Moselle de l’an passé. Votre noble et grand esprit m’a fait de ce voyage trop rapide et trop court un paradis. À bientôt donc, peut-être.

Je vous serai obligé de payer pour moi à Mme d’Aunet un bon de 250 francs qu’elle vous présentera.

Charles est venu me voir le mois passé. Comme nous avons parlé de vous ! comme nous allons en reparler encore, jusqu’à ce que je vous revoie ! Je sais que vous travaillez. Je vous crie bravo. Vous avez depuis dix ans créé un théâtre fort et charmant, fait pour le peuple avec le style de l’élite. Poëte, artiste, philosophe, vous trouvez le moyen, avec cette triple profondeur, d’être le plus doux des penseurs. — À vous, à vous.

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