Au Gonfalonier de Florence.

Hauteville-House, 1er février 1866.

Monsieur le Gonfalonier de Florence,

Par suite d’un retard que j’ai peine à m’expliquer, votre honorable lettre du 1er juillet et votre précieux envoi me parviennent aujourd’hui seulement.

Recevoir du Gonfalonier de Florence, au nom de l’Italie, la médaille jubilaire de Dante, c’est un immense honneur, et j’en suis profondément touché. Mon nom est pour vous synonyme de la France, et vous me le dites en termes magnifiques. Oui, il y a en moi, comme dans tous les français, un peu de l’âme de la France, et cette âme de la France veut la lumière, le progrès, la paix, la liberté, et cette âme de la France veut la grandeur de tous les peuples, et cette âme de la France a pour sœur l’âme de l’Italie.

Veuillez, monsieur le Gonfalonier, transmettre à vos nobles concitoyens ma profonde reconnaissance et recevoir l’assurance de ma haute considération.

Victor Hugo.

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