À Madame Victor Hugo.

H.-H., dim. 9 juin.

Chère bien-aimée, tes lettres sont une grande douceur dans ma solitude. Tu vois tout et tu dis tout à merveille. Ton coup d’œil sur le retard d’Hernani est vrai, et il est vrai aussi que notre honnête gouvernement désire que Hernani fasse long feu. De là une molle langueur, et sans l’indomptable énergie d’Auguste, ce long feu finirait par à vau-l’eau. Ainsi les extrêmes peuvent s’accorder. Je remercie notre cher Auguste dans le petit mot que voici.

Remets cette lettre d’introduction pour Girardin à E. Allix.

Écris-moi bien vite. Je t’embrasse tendrement.

Tout est bien ici.

À Auguste Vacquerie.

H.-H., dim. 9 juin.

Mon admirable ami, je ne sais que vous dire. Vous êtes en plein rhumatisme et vous ne plantez pas là Hernani ! quel courage, et quelle bonté ! En regard de votre amitié, il y a la haine. Mais si acharnée qu’elle soit, elle ne fait point contrepoids. Je crois à la parfaite mauvaise volonté du gouvernement pour Hernani, mais Tenero duce et auspice tenero, c’est-à-dire : vous étant là, je me fiche de Bonaparte. Je n’ai pas encore le livre de Jade, remerciez, en attendant, madame Catulle Mendès pour son gracieux et charmant envoi. J’ai foi en mes acteurs, dites-le leur, comme vous savez tout dire, et bon courage à tous. Je suis toujours, et sans rouille,

Hierro.

Je suis ravi de m’appeler si bien en chinois. C’est encore Hierro.

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