À Madame Victor Hugo.

H. -H., dim. 18 juillet.

Chère bien aimée, je t’écris un mot en hâte. Je prie notre cher Meurice de te remettre les 500 fr. que tu désires encore. (Il aura remis ce mois-ci tant à Charles qu’à toi 2 500 fr.) — J’écris aujourd’hui à Charles et à Victor à Bruxelles. Je vais lier l’artère de mon livre, c’est-à-dire finir le chapitre que j’écris (c’est l’affaire de quelques jours) puis je partirai. Je serai à Bruxelles presque en même temps que toi. Je remercie notre excellent et cher docteur Allix des bonnes nouvelles qu’il me donne de ta santé. Tout est bien ici. Quel bonheur j’aurai à te serrer dans mes bras.

V.

Tu as raison, il est très important de ne laisser aucune dette à Paris. À

Bruxelles, nous aurons à parler économie. Tu m’aideras. Je compte sur toi.

À Monsieur Amédée de Cesena.

Bruxelles, 20 juillet 1867.

Cher confrère et ancien ami,

Vous avez écrit, à propos de la regrettable mort de M. Ponsard, une page éloquente à laquelle vous avez bien voulu mêler mon nom. Je l’ai reçue à Guernesey, et c’est de Bruxelles que je vous en remercie. J’y suis arrivé hier 19. Dites à votre spirituel et sympathique collaborateur qui, ce me semble, persiste dans son erreur, que depuis tout à l’heure seize ans, je n’ai pas mis le pied en France, que je me suis fait une loi d’honneur de n’y rentrer que dans de certaines conditions, et que, sur un cordial appel signé de vous il y a quelques mois, je vous ai donné à vous-même les raisons — que, du reste, tout le monde connaît — de ma persistance dans l’exil. Tout ceci ne vaut pas la peine d’en parler. Pourtant je tiens à éclairer, tout en les remerciant, les personnes bienveillantes qui ont la bonté de vouloir me ramener en France un peu trop tôt.

Je suis toujours heureux d’avoir une occasion de vous dire, en dépit de nos profonds dissentiments politiques, combien votre cordialité m’est précieuse.

Votre vieil ami

Victor Hugo.

Share on Twitter Share on Facebook