À Amédée Pommier.

5 octobre.

Je viens de lire vos vers dans la Liberté. J’ai rêvé, pleuré, je vous écris. Je sens que je vous aime bien. Comme votre grande âme parle de cette grande âme ! Cher poëte, vous dites tout avec une exquise originalité et une émotion profonde. Vous êtes puissant et familier, comme tous les vrais poëtes. Je vous loue, je devrais me borner à vous serrer la main, mais je ne puis faire autrement que de vous dire tout mon attendrissement. Nous sommes vieux, mais jeunes, et amis plus que jamais. Qu’importe où je mourrai !

Je revivrai dans un lieu de lumière où nous nous reverrons, esprits !

J’embrasse votre digne femme, votre charmante fille, et je suis à vous profondément.

Victor H.

Je repars pour Guernesey. Venez donc un jour, tous les trois, me voir sur mon écueil. Il est souvent sombre, vous le feriez radieux.

Je vous envoie un souvenir d’elle. Hélas ! le suprême souvenir.

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