À François Coppée.

5 janvier 1868

Au moment où je vous envoyais ma poésie irritée, vous m’adressiez votre poésie charmante. La Voix de Guernesey rencontrait en chemin votre douce idylle du soldat et de la servante. Mon éclair se croisait avec votre rayon.

Puissance du poëte ! Voilà le pioupiou et la bonne d’enfants transfigurés. On n’en rira plus.

Quelle élégie vous avez tirée de ces silhouettes jusqu’ici grotesques ! Melancholia. Il faut toujours en revenir à la grande chauve-souris idéale d’Albert Dürer. La tristesse est notre rideau de fond. La vie se joue devant ; Dieu est derrière. Espérons.

Je vous serre les mains, cher poëte.

Victor Hugo.

Voudrez-vous remettre ce pli à M. Paul Verlaine, votre ami et le mien.

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