À Paul Meurice.

H.-H., dimanche 15 mars.

J’ignore l’adresse de Michelet. Voulez-vous être assez bon pour lui transmettre ce mot. Voilà Michelet aussi qui rabâche la décadence. J’en suis fâché pour lui. Cela a l’air de se sentir morveux. Moucher un siècle comme le nôtre, je m’étonne que Michelet fasse cela. Il a trop de talent pour cette besogne de Veuillot. Veut-il parler de l’empire ? alors qu’il précise. Mais l’attaque au dix-neuvième siècle est œuvre de réactionnaire. J’aime le talent de Michelet, et cette tendance m’attriste pour lui. — Mais vous, vous me consolez de tout. Où en êtes-vous de votre roman ? Moi, je travaille en vous espérant pour lecteur. Un grand esprit, c’est un public. Votre applaudissement me paie.

Si vous voyez Auguste, dites-lui, je vous prie, que je vais lui écrire. — Voici le beau temps, les jours s’allongent, mon île est dans les fleurs. Quelles douces promenades nous ferions, si vous étiez ici !

Je vous aime bien.

Michelet ayant été parfois un peu équivoque à mon endroit, je tiens à ne lui envoyer qu’un applaudissement. Pourtant j’y marque notre désaccord, mais sans le souligner. Il est si bon de rester amis !

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