À Alfred Sirven.

Hauteville-House, 21 mai 1869.

Mon vaillant confrère,

Je vous suis dans votre œuvre très puissamment commencée. Voici, pour ce qui me concerne, les documents désirés. Avez-vous lu mes discours d’exil ? Si non, je vous les ferai parvenir. Oui, vous avez raison, guerre au passé, aux réactionnaires littéraires comme aux réactionnaires politiques. Courage. En avant ! Je pense comme vous sur les hommes qui ont le masque libéral et même démocratique, et plaident pour Sainte-Routine en littérature et en science.

En pratique, Routine s’appelle l’Ordre et en littérature, le Goût. La tyrannie du dix-septième siècle, aussi bien classique que monarchique, doit être rejetée. Toutes ces choses, personne ne les comprend mieux que vous.

Vous êtes un écrivain de talent, de courage et de loyauté ; vous portez un nom de martyrologe. Vous aider est un devoir, vous applaudir est un bonheur.

Je vous serre la main

Victor Hugo.

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