À Paul Meurice.

H.-H., 1er août.

Mon doux et admirable ami, je reçois votre lettre. Il faut, je le vois, que j’aille immédiatement à Bruxelles. Quand vous recevrez cette lettre, je serai en route. Vous pouvez annoncer dans le Rappel que je suis à Bruxelles.

Vous avez fait une superbe campagne. Vous avez dit, avant Gambetta, et en deux mots, ce qu’il a indiqué, plutôt que dit, en trois colonnes. Vous avez dit : Il faut de la gauche dégager la Montagne. C’est ce qu’il faut en effet.

Et, comme programme immédiat, je conseillerais ceci :

Demander la dissolution de la Chambre et l’Abolition du serment. Au point de vue de la liberté de la presse, faire de la candidature de Rochefort un principe.

C’est hardi et difficile, et il faudrait bien de la prudence, mais vous pouvez tout.

Le Rappel est excellent et charmant. Dites-le à tous de ma part.

Ne soyez pas triste, vous qui êtes si fort. Il est impossible que tout ne s’arrange pas entre de si vrais et de si tendres amis. — Et puis j’espère vous voir, n’est-ce pas ? Ayez un peu de ma joie.

V.

Voulez-vous transmettre ce mot à Auguste.

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