Au même.

H.-H., 10 mai.

Je continue la conversation d’hier. Vous avez le sens politique aussi ferme et aussi pénétrant que le sens littéraire. Quelle page forte et charmante, l’agitation de Paris ! Auguste accepte avec incision et dignité la politesse de M. de la Ponterie. M. Laurent-Pichat m’a fort insulté, à ce qu’il paraît. Encore un que je dédaigne ! Avez-vous vu le vrai coup de massue qu’assène à cette occasion Adrien Marchat à Laurent-Pichat, le bourgeois millionnaire, etc. ? Je crois qu’il serait bon qu’en termes généraux et sans allusion à ce détail, le Rappel donnât un bon point à M. A. Marchât, qui a du cœur et du talent. Il est rédacteur en chef du Courrier de la Sarthe. Il vous glorifie tous les jours avec enthousiasme. (Il a cité en entier ma lettre, comme beaucoup d’autres journaux de province qu’on m’a envoyés, — que vous recevez sans doute.) Votre dépaysée vous écrit. Elle est fière, heureuse, ravie. Mais aussi quel admirable et charmant homme vous êtes ! Remerciez pour moi l’ami qui a fait les vaillantes strophes signées Barra. C’est spirituel et vivant, comme tout le journal. Il est impossible que vous n’ayez pas un immense succès !

Ex corde profundo.

V.

Voulez-vous être assez bon pour rappeler à M. Lacroix qu’il doit m’envoyer 10 exemplaires de l’Homme qui Rit, édition parisienne. Voilà donc la combinaison avortée ! Avoir un succès sûr dans la main, et le remplacer par un fiasco, quel beau talent d’éditeur ! L’Homme qui Rit s’en relèvera, j’espère, mais Lacroix, point. Nous attendons notre n° 3 manquant !

Et encore une fois, je vous embrasse !

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