H.-H., dimanche 26 [janvier 1868].
Chers enfants, malice de la tempête. La poste n’arrive qu’aujourd’hui dimanche. Je vous ébauche tout de suite une réponse. À mardi une plus longue lettre. 1° Mme Atwood a payé Kesler. Un draft de 1 250 fr. Je vous l’avais écrit. Voyez mes lettres. Vous pouvez travailler, ce me semble, pour elle. Mais faites bien votre traité. Stipulez tout. C’est important avec les Anglais et les Américains. — 2° Précisément, le Petit Figaro du jeudi 23 ne m’est pas arrivé. J’ai eu celui du 22 et celui du 24. Je prie Victor de m’envoyer par le retour du courrier le n° du 23 pour que je lise l’article de Duchesne sur Ponsard, dont il me parle. — 3° Madame Drouet, heureuse de son Almanach, embrasse maternellement Victor sur les deux joues. — 4° J’ai reçu une lettre excellente de Frédérix. Ne vous brouillez pas. Il y a entre vous, Bérardi, Frédérix, quelque malentendu qu’il faut éclaircir. J’arrangerai cela à Bruxelles. Ne laissez rien s’envenimer. L’invitation du 20 février vous sera faite, sans doute.
Votre chère mère va toujours à peu près de même. Les nouvelles d’Auguste et de sa mère varient peu. Je suis attristé du peu de progrès que fait le mieux. (À propos, avez-vous envoyé les 150 fr. à Laussedat pour votre mère ?)
Garibaldi m’a répondu, chose curieuse, en vers français, (difficiles à publier à cause des fautes de versification dont les Veuillot et autres idiots triompheraient). Heureusement, la traduction anglaise, que je vous envoie, suffit. Vous trouverez sous ce pli la chose, plus mon accusé de réception. Voyez si cela conviendrait à l’Étoile belge. Je l’envoie directement à M. Bérardi, en l’engageant à n’en rien publier. — L’Étoile ne publierait que le fait et non la lettre.
J’ai bien peu de temps pour poser. Cependant, quand je serai à Bruxelles, nous reparlerons du jeune sculpteur de Hal. Avez-vous vu quelque chose de lui ?
Hauteville-House est encombré de visiteurs. L’Angleterre se met à m’adorer. Lettres, journaux, etc., pleuvent. — Tout ceci vous intéresserait. — Je vous serre dans mes bras, mes bien-aimés.