À François-Victor.

H.-H., 16 janvier.

Victor, tu ne lis plus les journaux anglais. J’y suis passé à l’état de « grand bon homme». Ils m’appellent great good man, comme autrefois leur Wellington. Les journaux illustrés publient la gravure du dîner des 6 000 enfants de Marylebone, et Punch lui-même, tout royaliste qu’il est, glorifie Ruy Blas. — Vous trouverez sous ce pli, mes bien-aimés, une traite de 800 fr. à l’ordre de François V. sur Mallet frères. Comme Victor le désire j’envoie à Adèle 500 fr. faisant trois mois d’avance (février, mars, avril) 450 fr. plus un boni de 50 fr. que je lui laisse. Il y aura lieu en conséquence de reprendre et de compter dans l’argent de la maison les 125 fr. déjà avancés à Ad. pour février et qui feraient double emploi. — Je rappelle à Victor qu’il ne m’a pas envoyé la quittance de loyer du 1er janvier.

Envoyez à votre mère, par votre plus prochaine lettre, la lettre de Julie que voici. — J’espère que vous êtes toujours heureux et joyeux, que Georges Ier grandit et que Georges II grossit. — Serrez toutes les mains d’amis que vous rencontrerez. Certes, il ne faut pas du Roi s’amuse à Bruxelles. C’est déjà trop de Ruy Blas pour ces bons Welches. J’ai écrit à Lermina mon opinion nette sur MM. Sarcey et Proudhon, et je l’ai engagé à lire l’article de Pelletan dans la Revue des 2 mondes. — Garibaldi, Mentana, Ruy Blas, le Christmas, etc., tout cela m’avait fort dérangé, et vous auriez eu le droit de me gronder si je ne m’étais remis bien vite au travail. — Maintenant, je me lève au point du jour, j’écris jusqu’au coup de canon du soir, et je suis content de moi.

Je vous serre tous sur mon vieux cœur.

V.

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