à François-Victor.

H-H, 9 juin.

Mon bien-aimé Victor,

je tiens à t’annoncer la mise au monde d’un nouveau frère que tu as dans l’ordre idéal, c’est-à-dire d’un livre de moi. J’ai fini ce matin le livre quatrevingt-treize , commencé le 16 décembre. Ce n’est qu’un premier récit, la guerre civile (cela peint la Vendée), le reste suivra pour peu que j’aie encore un peu de temps devant moi. Je t’écris cela pour que tu te dépêches de venir, car si tu étais ici, je crois que Meurice viendrait, et je vous lirais quelque chose de ce livre, dans l’intimité étroite, bien entendu. Je sais que tu vas de mieux en mieux et que les médecins te conseillent l’air de la mer. L’air de Guernesey est ce qu’il te faut, le souffle de l’océan et le souffle des fleurs, l’air à la fois salé et embaumé, diablement vivifiant. Arrive, mon fils bien-aimé, arrivez Alice, arrivez Georges, Jeanne. Ces dames vous appellent et je vous serre dans mes vieux bras.

Papapa.

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