à Albert Koempfen.

Hauteville-House, 10 avril. Mon cordial et cher confrère, votre lettre m’a charmé. Je suis en France puisqu’on m’aime en France. Je sens tous les cœurs voisins du mien. Un ami comme vous suffit pour que je n’aie plus le droit de me dire exilé et solitaire. Ma solitude pourtant se resserre, hier j’ai enterré un vieux compagnon d’épreuve, Kesler, qui était sur la barricade Baudin, et dont le nom est probablement venu jusqu’à vous. Je vous envoie les quelques mots que j’ai dits sur sa tombe ; je ne les crois pas publiables en France ; mais je tiens à ce que vous les lisiez. être toujours en communion tous les uns avec les autres, c’est notre devoir ; c’est aussi notre bonheur. Je vous serre la main. Victor Hugo.

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