À Auguste Vacquerie.

H.-H., 21 mai.

Voilà donc le Rappel saisi. Les amendes, vous les paierez aisément avec un numéro exceptionnel où vous, tous les cinq, donneriez à la fois. Pour ce numéro, je vous enverrais, moi, les trois chevaux. Et vous auriez aisément tous les autres, Sand, Michelet. — Cher Auguste, quelles belles pages vous semez dans cet Événement ressuscité ! Il me semble que je suis rentré à Paris, et que la douce communion quotidienne de nos cœurs et de nos esprits est revenue. Tout ce que je vous dis, je le dis à Meurice. Soyez assez bon pour le lui répéter.

J’admire, dans ce tourbillon où vous êtes, votre verve ravissante, infatigable, inépuisable. Vous êtes maître en tout.

Que de choses j’aurais à vous dire ! J’ai peur que ma lettre ne soit ouverte. Si vous voyez M. Van Heddeghem, demandez-lui donc de vous conter les choses qu’il a vues. Il pourrait être un témoin utile dans le procès du Rappel ; mais son père (bonapartiste) le lui permettra-t-il ?

Je ne sais pas l’adresse de Banville. Voulez-vous être assez bon pour lui transmettre ce mot. G. F. de l’Indépendance m’a fait un article assez grisâtre.

Mais vous m’aimez, je vous aime, et je suis profondément à vous.

V.

Vous savez que le mot :

on n’est apostat qu’à reculons,


est de moi. Je crois même l’avoir imprimé.

Croiriez-vous que M. Lacroix ne m’a pas encore envoyé mes 10 exemplaires (édition parisienne) de l’Homme qui Rit. J’ai écrit deux fois à notre ami Th. Guérin. Pas de réponse. Parlez-lui en. Cette étrangeté du premier ordre m’intrigue.

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