à . Hauteville-House, 24 avril.

Monsieur, j’ai lu avec émotion vos pages intitulées Napoleone, Pio Ix et Victor Hugo . Votre adhésion à l’œuvre que j’ai entreprise en ce siècle me touche profondément. Dissiper tous les préjugés, dissoudre toutes les erreurs, déshonorer tous les mensonges, voilà la tâche que je me suis imposée. Je m’efforce de faire le jour dans la conscience humaine, je me dévoue à ce grand devoir, tirer toutes les conséquences de la révolution ; aboutir en politique aux états-Unis d’Europe, en socialisme, au bien-être moral et matériel des travailleurs, en philosophie, à Dieu, délivré des religions. Cette œuvre est rude ; j’y dépense le peu que je puis et le peu que je suis. Je n’épargne aucune superstition. De là un grand combat. On me hait beaucoup, mais on m’aime un peu. Dans cette ardente mêlée, j’ai besoin d’auxiliaires. Vous êtes un des plus nobles, un des plus vaillants, un des plus éloquents que j’aie rencontrés. Je vous serre la main. Victor Hugo.

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