à Madame édouard Bertin.

20 mars. Je pars, madame, je vais à Bruxelles pour la liquidation de cette jeune communauté. Ce nid si vite brisé. Vous savez comme j’aime édouard, comme je vous aime, comme j’aime Mademoiselle Louise. Je vous remercie de votre douce lettre. Mon cœur saigne et vous bénit. Vous avez tous été charmants pour son enfance. Je me mets à vos pieds, madame, et j’embrasse mon vieil ami édouard. V H.

à Paul Meurice et à Auguste Vacquerie. Bruxelles, dimanche 26 mars. J’ai enfin un moment pour respirer, et je vous écris. J’ai trouvé ici les affaires de mes pauvres petits dans le plus déplorable état. Le passif égalera au moins l’actif. Demain le conseil de famille ( provisoire, vu la présidence d’un juge de paix étranger) se réunit chez moi. On nommera le subrogé tuteur provisoire , et l’on autorisera l’ouverture de l’inventaire. Un seul créancier, M Conaës, arrive avec une créance de 16790 fr. Cher et doux ami, je vous accable de mes affaires, au moment où vous avez sur les bras les affaires publiques. Nous n’avons ici que des communications intermittentes avec Paris. Les lettres arrivent en retard, les journaux, peu. M’envoyez-vous le rappel ? Je n’en ai pas reçu un numéro. Hier, cela semblait très grave ; aujourd’hui on dit Paris calmé. Je voudrais causer de tout cela avec vous. Il y aurait une situation intermédiaire à prendre ; l’intermédiaire d’aujourd’hui serait l’arbitre de demain. Je pense que le rappel a dû prendre position dans ce sens. De grandes fautes ont été faites des deux côtés. Du côté de l’assemblée, ces fautes sont des crimes. Comment la gauche a-t-elle laissé passer sans protester le rapport demandant l’adoption du projet infâme qui rétablit sur leurs sièges les quinze misérables juges, Devienne en tête ? Je comptais, moi, parler là-dessus. Ah ! Quand les cinq milliards seront payés et les prussiens partis, la vraie situation commencera. -nous aussi, nous aurons un arriéré à réclamer de cette inepte et coupable assemblée. — ajournons jusque-là. — du fond de mon chaos de formalités et d’ennuis je vous envoie mon plus tendre embrassement. ex imo.

je me mets aux pieds de Madame Meurice. Ces dames l’embrassent et aspirent au retour. Est-il donc impossible que le rappel nous parvienne ?

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